Pas l'bon Austen ... quoi que ? (Jude) -hot-

Encore un de ces foutus rêves. Un rêve qu'on aime pas faire, un rêve où l'on s'incruste dans votre subconscient pour vous faire faire des choses que vous ne voulez pas. Des choses qui peut vous paralyser, vous rendre fous, mais en même temps, vous donner envie. Ce sourire mauvais sur son visage me fait frissonner de dégoût, je dois vite me réveiller. Je ne veux pas qu'il continue. Je ne veux surtout pas qu'il continue et lui donner satisfaction ... NON ! « JAMAIS !!!!!! » hurle je soudainement en me mettant assise sur mon lit, haletante. Je regarde mon réveil : 03h45. Je sue, c'est horrible, je me tiens le ventre, j'ai encore ... ça. Il est encore là. je ferme les yeux, pleure et m'extirpe rapidement de mon lit en me jetant sous la douche, après avoir enlever ma robe de nuit. L'eau froide me congèle le corps, mais il faut, c'est bien, c'est nécessaire. Je ferme les yeux, claque des dents et récite une incantation, une prière de protection. Quelque chose se passe en moi, je me sens si fatiguée. Je change la température de l'eau et accueil dans un soupire l'eau chaude sur ma peau. Je reste sous la douche, finis par pleurer et me recroqueville sous l'eau chaude, dont les gouttes tombent, telle une pluie, sur mon corps.

Après être sortie de la douche, au bout d'une bonne demi heure, je rentre dans ma chambre vêtue d'un peignoir et d'une serviette sur la tête. La fatigue m'assaille, mais je ne peux plus dormir dans ces draps. J'ouvre la fenêtre, aère la chambre puis change les draps. Enfin, je referme la fenêtre et prends de quoi purifier la pièce. Je retourne ensuite me coucher pour dormir 5 bonnes heures d'une traite.

A mon réveil, je suis plus sereine. Je prends mon 3310, j'aime tellement ce téléphone, et envoie un sms à Roxane. Je pose ensuite mon téléphone pour m'habiller et prendre le temps de prendre un déjeuner décent. Puis, après une bonne séance de relaxation, je m'habille pour partir vers Lloyd&Devos Investigation où j'ai informé Roxane que j'allais venir. Le portable dans mon sac en bandoulière, avec mes affaires de sport, vêtue d'un jean large en bas, d'un pull en col v, je marche vers les transports en commun pour m'y atteler. Hors de question de prendre la voiture, je risquerais de faire un accident avec l'épisode de ce matin !

Le bus finit par s'arrêter à mon arrêt, à quelque mètre de ce qui semble être un hôtel, mais qui n'en est pas un. Je regarde l'enseigne et soupire avant de rentrer. je connais quasiment chaque recoin par coeur. Faut dire qu'à part m'entraîner avec Roxane, je viens de temps en temps donner un coup de main. Le temps défile et je finis par plonger une main dans mon sac pour vérifier mes messages « Et merde ... » lâche je en soupirant. Je vous ai dis si j'ai envoyé le sms ? Je l'ai certes écrit mais PAS envoyé ! Je ferme les yeux et efface les lettres en secouant la tête. Bon et bien, ce sera une autre fois. Je plonge mon portable dans ma poche de ma veste et ... mon regard s'arrête sur ... Jude'. j'arque mon sourcil par automatisme « Salut » lâche je machinalement

Tu fixes le vide. C'est l'ennuie. L'ennuie total. Putain. Un soupire. Une longue complainte. Et tu râles en tournant en rond, jetant ta pauvre balle contre le mur pour la rattraper. Tu lorgnes le téléphone, et même ce foutu 3310 que Roxane t'a collé dans les pattes contre ton grès. Elle est pas chiée, la frangine. C'est la première à oublier son téléphone n'importe où et à le laisser décharger une éternité. Une idée te vient alors. Elkan en a un, lui aussi. Un sourire étire tes lippes pleines et une étincelle de sadisme éclaire tes iris. Oh oh oh. Tu rattrapes la balle avec flegme pour la poser sur le bureau comme un bourrin avant de trottiner en direction des locaux de ton associé. L'opération sera délicate. L'autre blond doit sûrement s'énerver sur un dossier tu ne sais où, car le bureau est vide. Parfait. Tu marches sur la pointe des pieds, peu désireux de voir Basile te tomber dessus comme une masse sous prétexte qu'il a « senti » tes effluves de sale gosse prêt à faire une énième connerie.

Une fois au bureau, tes polaires claires papillonnent, fouillent et se posent sur l'objet de ton désire. Le téléphone d'Elkan ! (@Elkan J. Devos) Tu te précipites rapidement vers celui-ci pour accomplir ton méfait, massacre les touches du clavier et effectue ton œuvre avec une concentration toute particulière. Le tout étant de trouver le meilleur moyen d'agir très vite, tu optes pour une blague radicale. Vingt minutes plus tard, tu défiles la barre des contactes en retenant un éclat de rire compulsif. Au fur et à mesure que tu descends, les noms changés forment une phrase.


Pas si vieille référence à une petite bourde commise par ta jumelle et toi-même, dont il n'a, techniquement, pas connaissance. Avec ça, il mettra un moment à deviner, qui de vous deux, a fait cette bassesse. Et ça, c'est pour t'avoir laissé pourrir dans un trou ! Il a commencé les hostilités depuis des mois maintenant. Finalement, tu reposes le cellulaire exactement là où il était et file à l'anglaise, piétinant sur place sans faire de bruit. Tu fermes délicatement la porte, avant de te retourner pour sursauter comme un gosse prit la main dans le sac. Tu t'attendais à tout, sauf à voir Azalée plantée là. Juste devant toi. Un sac de sport coincé sous le bras.

« - Salut.

Tu répliques du tac au tac et un ange passe.

Ah putain, le malaise. Elle t'a vu ? Si elle t'a vu, ton plan risque de tomber à l'eau. Mais le mal est fait, Elkan va avoir un mal de chien à retrouver les précieux numéros. Tu renifles, t'appuies contre la porte et fixe le plafond avant de baisser tes azures vers elle.

- Si tu cherches Roxanne, elle est pas là. »

Et par automatisme, tu lorgnes la petite silhouette fine mais chaloupée de la jeune femme. T'as pas commis des actes plutôt... lubriques,  avec elle ? Oh, si ! La soirée disco. Nathaniel. Oh oui, beaucoup de trucs. Tellement, tellement... Tu te retiens de lâcher un sourire rêveur et te détache de la porte pour filer dans ton propre bureau, la plantant là sans une once de bienséance. Si elle a un truc à te dire, elle te le fera rapidement savoir.

Il n'y a pas de froid, ni de malaise. Enfin, peut être de ma part. Lui, contente juste de me regarder et répondre à mon "salut" tel le bon Jude' qu'il est. « Ok » répondis je lorsqu'il parlait de Roxane. Merde. J'ai vraiment fait d'la merde par sms, j'aurais vraiment dû l'appeler, elle aurait été là et on se serait entraînée sans que je débarque ici comme une cruche. Jude finit par se barrer, comme et toujours le bon Jude qu'il est. Je me mords la lèvre, ce qu'on a vécu la dernière fois, avec lui et Nath ... c'était vraiment ... comment dire ... j'ai envie de recommencer en fait. C'est dingue comme l'alcool peut vous désinhiber en matière de sexe. J'aurais pu me cacher ou avoir honte juste après, mais j'avoue que .... non. J'ai réellement pas honte

« Attends ! » lâche je en posant mon sac de sport au sol. Je porte peut être des affaires de sport, mais j'ai bien vu qu'il lorgnait sur mon corps. Mais j'admets que là, j'ai pas envie de parler de ça. Enfin bon, je le retiens et marche vers sa hauteur « J'aurais p'tet b'soin d'toi. Roxane m'aide à me battre, mais ... il y a quelque chose qui ... » j'aime pas d'mander d'l'aide par rapport à lui, mais j'avoue que c'est nécessaire ... « Faut que j'te parle d'un truc vraiment important et ça n'a rien à voir avec ce qu'il s'est passé la dernière fois » lâche je en entrant à mon tour dans son bureau pour ensuite le fermer. Là, je lance un sort dans la pièce et regarde Jude « Pas envie que Basile ressente ce que je ressens ... il risque de flipper » et c'est un comble pour un démon !

Enfin, je me retourne vers lui « J'ai un frère. Il s'appelle Arthur. C'est la raison pour laquelle je me bats avec Roxane, pour me battre contre et l'tuer. Disons que c'est un psychopathe qui a tué presque ma famille doublé d'un fou furieux qui veut s'marier avec moi » lâche je de but en blanc avec un sourire en coin ironique « Et ... j'ai énormément de mal à dormir en ce moment, j'ai l'impression qu'il arrive à s’immiscer dans mon cerveau et me faire voir des trucs ... et ... » je suis perturbée et agitée « Tu pourrais m'aider à m'débarrasser de .... tout ça ? S'il te plait ? » demande je le coeur battant complètement stressée et angoissée « J'te revaudrais ça. Avec ce que tu veux » et je suis sérieuse sur ça

Trois, deux, un … Et paf. La brune détale déjà dans ton dos et te poursuit. Tu lâches un sourire en passant par la cuisine, agrippe une pomme que tu frottes contre ta chemise débraillée et croque à pleines dents avant de baisser les yeux vers la petite femme T'hausses un sourcil en entendant la jeune femme … te parler. La dernière fois, vous étiez trop ... occupés. Les fois précédentes, vous aviez rien à vous dire. Tu pénètres dans le bureau, avise quelques dossiers et lui jette un regard alors qu'elle ferme la porte derrière elle. Celle qui mène à l’accueille est déjà close. Y a un truc qui flotte dans l'air et tu fronces tes arques. Magie ? Tu vautres ton séant sur le fauteuil et continue de déguster ton fruit tout en écoutant la brune. Et plus elle avance dans son récit, plus ça sent le panier pourri. Tu lâches la pomme sur le bureau et te redresse.

Oh putain.

« - Et .. Sinon, à part ça ? Tu demandes avec une pointe d'ironie.

Et un soupire qui roule sous tes lippes alors que tu te lèves pour rejoindre la jeune femme. Un énième souffle est craché par tes lippes alors qu'elle te propose de te payer par n'importe quel moyen. Si son annonce n'aurait pas été aussi grave, tu l'aurais prise au mot.

- Tu veux que je fasse quoi, au juste ?

Et cette fois, ta moue se fait plus sérieuse. Faudrait pas que la sorcière vous claque entre les pattes. Mais faut qu'elle t'en dise plus. Tu chopes ta chaise et la rapproche de son côté, agrippe les épaules de la jeune femme et la force à poser son cul sur la sienne.

- Azalée, si ce type te fout la trouille, tu sais que tu peux rester là ?

Ce qui te semble être une évidence en général l'est pas toujours aux yeux des autres. L'agence est déjà un putain d'hôtel, une de plus ou de moins …

- Avec Roxane, Alex et... nous tous, en fait, tu serais plus en sécurité ici que chez toi, tu lâche avec sérieux, mine froncée.

T'hausses les épaules, humecte tes lippes, lui jette un regard.

- On fait ça tout le temps, à toi de voir. »

Un paumé de plus ou de moins dans le coin, t'es plus à ça près. Quitte à aider tout ceux qui le veulent, autant le faire avec elle. Après tout, c'est pas comme si madame était qu'une simple cliente, à force.

Je reste planter là, face à son ironie. Il se fout d'moi ou quoi ? Je le regarde, fronce les sourcils sans comprendre. Il veut sans doute détendre l'atmosphère .... « On parle d'un sorcier noir qui peut raser toute une ville Jude » lui lâche je en le grondant comme un gosse. Un vrai gosse. Grand. Sexy. Très. Trop. J'efface les images de notre dernière fois de mon cerveau et dégluti en croisant les bras. Je surestime sans doute mon frère, mais je sais qu'il y a quelque chose. Quelque chose qui me bouffe de l'intérieur. J'ai beau réaliser des sorts de protections, il arrive toujours à s’immiscer et me pourrir la vie.

je déglutis et m'agite, faut que j'me casse. Tandis que j'allais dire de laisser tomber et de partir, i l finit par me demander ce qu'il doit en faire. J'hausse les épaules « j'sais même pas moi-même c'que j'dois faire » avoue je tandis qu'il me force à m'poser sur cette chaise, m'asseyant. Il me propose de rester. Dans ce cas, faut que j'embarque Amara, hors de question qu'elle soit loin de moi. Même si elle, ça l'arrangerait. La connaissant, elle lui dirait "oui gardes là à triple tour quelque part pour qu'il lui fiche la paix".

je ferme les yeux, les bras toujours croisés et secoue la tête « non, j'peux » dis je en me levant, gardant toujours les bras croisés. « c'est pas un simple sorcier Jude'. Il a tué ma mère et ma soeur de sang froid. Il a failli m'violer. Il tue pour le plaisir, femmes, enfants, hommes, animaux ... tout y passe, même les créatures. il s'arrêterait que quand il ... » je m'arrête, déglutie et « il ... » j'arrive pas à l'dire « il veut que j'sois sa femme quoi » et hop une nausée une !

Je me tiens le ventre, écœurée et oui ... effrayée « j'peux pas vous mettre tous en danger. J'ai pas l'droit. Personne autre que moi peut l'tuer. Personne. Vois ça comme une malédiction d'merde, du genre faut tuer l'autre pour être libre » je soupire « j'le surestime, mais je sais de quoi il est capable et ... je suis fatiguée ... qu'il me poursuive et me hante, j'aimerais juste pouvoir ... vivre et dormir sans avoir son ombre sur ma tête » lui dis je totalement désemparée

La pointe cruelle ironique. Ton arme fétiche. Mais c'est rien, comparé à ce qui miroite réellement dans ta caboche. Tu connais pas ce type. Ni ne comprend tout ce qu'elle sous-entend. Elle semble paniquer, tourner en rond, s'impatienter comme une bestiole en cage, prise au piège. Et toi, tout ce que tu sembles pouvoir faire, c'est rationaliser. Rationaliser quoi ? Un soupire qui t'échappe à nouveau. Plusieurs récidives. Tes poumons vont finir par crever. Tu dois finalement à nouveau la choper par le bras pour la forcer à se rasseoir. Exercice plutôt aisé, contenu de son état et de son petit gabarit.

« - Ok Reinhardt, va falloir que je t'explique deux trois trucs, que tu lâches avec un grondement sourd.

Tu l'agrippes par les deux poignets pour qu'elle arrête de s'agiter. Elle va te coller la gerbe, à force.

- J'ai l'cul entre deux chaises, littéralement. Si ton frère a buté tant de gens que ça, j'vais en retrouver un sacré paquet de l'autre de côté. Ça, c'est la première chose.

Tes poumons agrippent à nouveau une bouffée d'oxygène. Tu plantes tes griffes dans sa chair et darde ton regard sur ses veines prêtent à exploser. Sa carne rougie. Le renflement de ses lèvres. L'éclat de panique dans son regard butté.

- Ensuite, ici loge un démon, un ectoplasme, un nécromancien, une potentielle et la liste est putain de longue. J'ai vu, affronté et subis des bestioles pires que ton dégénéré de frère, tu peux me croire.

Maintenant, l'affaire devient personnelle. Parce que plus Azalée te brosse le portrait du cinglé, plus tu refuses de la laisser filer.

- Tu piges ou pas ? Que t'insistes en desserrant légèrement ta prise. Ta voix habituellement mielleuse se fait plus brute, plus grave.

C'est que la sorcière ignore tout ce que t'as pu vivre par le passé. Elle est bien loin de s'en douter. Qui voudrait subir le récit aussi dégueulasse d'autant de débauches, de poisses et de drames ? Personne. T'hésites à nouveau et lâche finalement ses bras. Elle est libre, même si l'idée de la voir filer te file les nerfs à vif. T'as trop merdé par le passé. Une vie entière suffirait plus à te racheter. Pourtant, tu t'entêtes. Putain. Tu vas pas lui montrer, Jude. Si ? Personne sait. Tu soupires, avise la porte. Nerveusement, tu te redresses sur ta chaise et mord furieusement ta lippe inférieure avant de retirer ta chemise. Sous le tissu, y a ce que personne voit jamais. Jamais. Soit une bonne vingtaine de runes tatouées à l'encre temporaire. Marques nerveuses gravées à coup de panique et de douleur.

- Si je le fais pas... ils me laissent pas tranquille. »

Tes azures fixent le vide. T'es comme un gosse honteux. Et tu le sais. Si jamais ta famille apprend ce que t'endures depuis si longtemps, ils exploseront.

Je m'agite et refuse son offre. Je ne peux pas rester ici. Je ne peux pas leur faire courir ce risque. Non. Je souhaite être tranquille, je souhaite pouvoir m'extirper de lui ... mais je sens que personne ne peut m'aider « Je ... j'aurais dû me taire, écoute on va faire comme ci j'étais pas venue » me résigne je. Mais Jude m'arrête. Je le regarde, sans trop comprendre ce qu'il compte me dire puis soudain, il me chope les poignets. Je le regarde, apeurée, sourcils froncés, incompréhensive « Jude qu'est-ce que tu fais ? Tu m'fais mal ! » lui crie je en essayant de m'extirper de ses mains, mais il me les tient fermement et m'oblige à me calmer et à l'écouter.

J'aime pas ce regard. J'aime pas ce qu'il se passe, ce qui nous entoure. Ce magnétisme qui est là, autour de nous, en nous, j'le ressens. Ma magie bouillonne et mon coeur s'accélère. Soudain, ses ongles s'incruste dans mes poignets. Des larmes montent, je ne comprends pas cette violence soudaine, je ne comprend pas ce qui lui prend. Je panique et ... quelque chose arrive, quelque chose ou ... quelqu'un « arrête ça j't'en pries » le supplie je affolée, d'une petite voix fluette qu'il ne semble pas entendre. Je l'écoute, malgré moi, avec cette folle envie d'utiliser ma magie sur lui pour qu'il me lâche, pour me protéger. Je ne réponds pas à sa question. J'ai pas envie d'répondre, mais son étreinte sur mes poignets se libère peu à peu, avant de me lâcher soudainement.

Je me recule avec la chaise, être loin de lui. Je me recroqueville comme une enfant, me massant mes poignets rougis, dont 8 marques étaient clairement visibles et certaines saignaient légèrement. Je le regarde s'agiter, se lever et retirer sa chemise pour me montrer son corps et ces runes. Le silence nous enveloppe.

Je finis par me calmer et me lève, doucement, le regard fixé sur ces runes. Doucement, encore, je m'avance vers lui, sans le regarder dans les yeux. Doucement, encore, je pose un doigt puis une main sur sa peau. Là, je lève mon regard vers son visage « Je peux pas Jude ... » je m'arrête, les larmes aux yeux « Je peux pas vous perdre tous ... tous autant que vous êtes » finis je par dire, la voix étranglée par les émotions. Là, je presse légèrement ma main sur son corps pour lui montrer ... lui montrer mes rêves, qui sont en réalité la vision d'Arthur. Lui, qui me montre ses méfaits. Des cris, des pleurs, des hurlements, du feu, du sang, son rire puis ... plus rien.

J'enlève ma main et prends sa main, l'autre, se lève vers son visage et le force à me regarder « nous avons tous notre fardeau » je me mors la lèvre inférieure « je veux bien rester, mais faut qu'Amara soit là aussi, tu sais, ma marraine ... et ... j'peux t'aider tu sais. A faire en sorte qu'on t'foute la paix, sans qu'tu sois obligée de t'infliger tout ça » dis je d'une voix douce avant de le lâcher.

Elle panique. T'as déraillé. T'es trop brute, Jude. Et si tes intentions sont blanches comme neige, t'as plus la dégaine d'un bourreau. Tu lâches la prise et fixe son regard paniqué. Bravo, duconnard. Bien joué. Alors tu montres une faille que nul autre n'a vu. Pour qu'elle reste, qu'elle comprenne, que tu sais faire fuir les chimères. Elle approche, tu recules légèrement. Puis tu te figes comme du marbre alors que le bout de ses doigts fins frôlent une rune. Serre les dents, grand gaillard.

C'est qu'un sale moment à passer, hein ?

« - Je te le raconte pas pour m’épancher sur ma vie, Azalée.

Tu la fixes, vrille tes polaires si pâles sur ses pupilles si dilatées.

- Ramène qui tu veux si ça peut te consoler. Mon seul conseil, c'est : Reste vivante. Te laisse pas bouffer.

T'hésites un moment avant d'agripper, plus doucement, cette main pudique qu'elle éloigne de ta carne. Tu fixes la rune qu'elle a frôlé et lui jette un regard. Un moment de doute. Un ange qui passe. Et tu lâches un sourire doux amer.

- C'est du Futhark. Tu connais ?

Après tout, Azalée semble être de ces sorcières qui ont plus d'un tour dans leurs sacs. T'as a lui apprendre. T'es pas de ces hommes qui pensent tout savoir. Contrairement à toi, le foiré de service, la petite femme qui se tient là flirt avec la magie pure depuis un bail. Tes yeux vont de sa main à Algiz et tu soupires.

- C'est celle de la protection par excellence. Une analogie de la lance d'Odin.

Lentement, tu glisses tes longs doigts sur sa paume, l'engouffre de la tienne et l'invite à sceller cet accord tacite.

- Tu m'aides et je t'aide. C'est ce que je te propose aujourd'hui. Pas de cash. »

Rien que la parole de la chair à vif. Du sang. Des tripes. T'attends une réaction de sa part. Sa patte peut glisser dans la tienne où s'y accrocher. Tu lorgnes ta griffe immense autour de sa petite dextre, porteuses de tant de messages. Cette même main qui, aux dires d'Elkan et Basile, auraient semés pustules et autres immondices sur la gueule de ta jumelle. Une anecdote qui t'aura plus fait rire qu'enragé.

J'voulais juste qu'il m'aide à trouver une solution, voir s'il a entendu parler d'un sorcier qui rentre dans vos têtes, malgré vos sorts de protection. J'ai comme qui dirait l'impression que c'est pas suffisant ou que je m'imagine peut être trop de choses, étant sur les nerfs et anxieuse sur lui. J'suis pas tranquille. Selon Amara, je dois me détendre et laisser la magie opérer, laisser les sorts de protections faire leur taffe. Mais j'ai toujours besoin de contrôler, surtout avec lui, parce que j'peux pas m'permettre de baisser la garde.

Je regarde le corps de Jude, criblé de runes et passe les frôle surtout avec l'une d'entre elle, comme si elle me happait, comme si elle m'appelait. Je regarde Jude « j'pensais pas les voir en vrai, j'en avais entendu parlé, oui. Des anciennes, pas des nouvelles » pas celles qu'on a fait genre "on déterre les runes parce que c'est trop coooool". Non, celles-là sont réelles, elles ont un pouvoir et je le ressens dans la paume de ma main. Lorsqu'il me présente la rune, j'eus un sourire en coin. Ainsi, voila pourquoi elle semblait m'appeler. Lentement, il pose sa paume sur la mienne et je me laisse entraîner dans le geste, comprenant clairement où veut en venir. Amara serait contente, elle hurlait Par les Dieux anciens ENFIN elle accepte de l'aide !. Sisi elle ferait ça ... « d'accord » répondis je

« J'pensais m'en occuper moi-même mais vu dans l'état auquel je me trouve ... j'pense pas que j'y arriverais. Je me sous estime et le sur estime. Mais je connais ses faiblesses. Du moins, sa principale faiblesse, puisque c'est de moi qu'il s'agit » et ça m'donne envie d'gerber rien que d'penser à ça. Être sa force et sa faiblesse. Être celle qui fait .... battre son coeur. Bonté divine j'ai envie de vomir. Je finis par enlever ma main et me recule « tu devrais t'rhabiller » lui conseille je, un sourire en coin. Bien que je n'avais pas clairement vu son corps, je sais que j'l'ai senti et j'peux affirmer qu'il est vraiment bien foutu ...

T'attends. Et tu sens, cette prise, minuscule pression entre ton pouce et ton indexe. Elle semble enfin baisser sa garde. Des gens qui viennent et reculent, regrette... t'as l'habitude d'en croiser. Mais quelqu'un qui clame avoir besoin de conseils ou d'aide, c'est jamais anodin. Et Azalée ne fait clairement pas exception.

« - L'objectivité dans ton cas est à revoir. Elle l'est toujours. Tous ceux qui viennent ici le font parce qu'ils craquent, tu sais ?

Tu lâches un sourire bref et tourne les talons pour reprendre le fruit échoué sur une pile de documents. La sorcière mentionne ton absence de chemise sur le dos et tu lui jettes une œillade par dessus ton épaule.

- Je devrais ? Tu demandes en haussant un sourcil. Ou alors tu devrais retirer la tienne pour qu'on tente la même chose sur toi.

T'appuies ton séant sur le bord du bureau, hausse les épaules, cale un bras sous ton coude et croque goulûment dans le fruit.

- T'es pas venue pour ça ? Trouver une solution ? Je lâche d'un ton qui suinte l'évidence même. Après tout, c'est le but de sa visite dans ce bureau.

Tu te marres sous coupe et jette un œil à son air mi-figue, mi-raisin.

- Je t'ai déjà vue plus dénudée qu'en soutiens gorge », tu rappelles d'un ton rauque en haussant les épaules.

Et le revoilà, Jude le petit con. Tu la cherches un peu et détend l'atmosphère rendu lourd. Même si elle ignore la véritable raison de ces runes gravées sur ta carcasse, l'idée d'avoir en partie dévoilées tes cartes insuffle un sentiment désagréable dans tes veines. Il faudra que tu lui rappelles de garder ce petit détail pour elle-même.

L'objectivité ... ouais. Si tu l'dis. Je souris, pensant encore une fois à Amara, qui lui donnerait très certainement raison. C'est ce qu'elle fait d'mieux. Donner raison, surtout quand ça va dans son sens et pour mon bien. C'est ça quand on a peur d'un être aussi abjecte et cruel. C'est ça aussi quand on a peur de perdre des personnes en qui on tient. J'pense que j'aurais sans doute pu me la jouer vieille pot et envoyer tout le monde boulet, mais ce n'est pas mon style. Faut que j'assume que des gens s'inquiètent pour moi. C'est ça quand on a des relations avec des personnes qu'on apprécie. Je préfère ne rien dire, hormis le conseiller de se rhabiller. J'arque mon sourcil, il reste là, devant moi, prenant sa pomme et mordant dedans. Il est conscient qu'il est incroyablement sexy ? J'pense que oui ...

Je souris, passe ma langue au dessus des dents du hauts et croise mes bras « Quoi ? Tu veux qu'on mette des runes sur mon corps ? Viens m'enlever mon haut alors » le provoque je. Il veut faire des "tests" sur moi ? Qu'il les fasse, j'enlèverais rien pour lui.

Mais quel con, je souris et lève les yeux au ciel « J'suis v'nue pour m'entraîner avec Roxane, sauf que j'ai pas envoyé mon sms comme il fait et que j'en ai profité pour te parler » excuse de merde, j'aurais pu hausser les épaules et retourner chez moi. Mais j'admets sans honte, mais pas devant lui sinon c'est pas drôle, que ça me gênerait pas du tout de retenter ce qu'on avait fait la dernière fois.

Enfoiré. J'pique un fard et déglutis. C'est vrai qu'il m'a vu nue, mais j'pensais pas qu'il allait mettre les pieds dans l'plat et les p'tits plats dans les grands. Pourtant, son style, je devrais être habituée. On est jamais trop habitué à Jude de toute manière « Pourquoi ? Tu veux qu'on remette ça ? » demande je, toujours dans la provocation en m'approchant de lui. Là, je prends sa pomme de ses mains et croque un morceau. Je souris, en mangeant le morceau et remets sa pomme dans ses mains ... alors grand con tu vas faire quoi maintenant ?

« - Ouais, donc en toute logique, t'es venue t'enfermer dans ce bureau avec moi, tu contres attaque en secouant tes arques.

Si elle compte jouer à la plus fine, c'est peine perdue.

-Pourquoi pas ? Je suis sûr que tu dois être diablement sexy en tatouée.

T’enclenches définitivement les hostilités en faisant ce que tu sais le mieux : Changer de sujet et jouer sur les mots. Provoquer. Amadouer. Chauffer sa peau à vif de ton regard lubrique. Et plus si affinité. Lorgner sur les courbes de la blonde jusqu'à en oublier ce qu'elle était venu te demander, à l'origine... Et tu balaies l'argument Roxane comme un souffle. Parce qu'au final, c'est ici, qu'elle se trouve. Et tu peux difficilement oublier vos exercices plus que gymnastes à la soirée Disco. T'es pourtant pas du genre à récidiver avec autrui et à passer à la personne suivante comme tu changes de chemise. Et c'est pourtant l’extase lorsque ses joues lissent virent au rouge.

Touchée.

Elle te provoque, tu vois pas d'autres explications. Son claquement de lèvres, ses mimiques qui se modélisent au fur et à mesure que la conversation dérive... Le teint de son visage soudainement rosie, l'éclat gourmand dans ses pupilles. Et, potentiellement, le fait qu'elle pique ton fruit pour croquer dedans. Symbole par excellence de l'interdit. Ironique débauche putassière.

- Pourquoi pas ? Que tu clames en retour.

Tes babines s'étirent. Se peinturlurent d'un bref sourire licencieux. Tu recueilles le fruit dans ta paume large avant de le poser derrière ton dos. Tes azures descendent jusqu'au haut dépourvu de bouton de la lanceuse de sort et tu lèches tes babines gorgée de jus de pomme.

- je te préviens, cette fois tu seras tout à moi … tu ronronnes presque en agitant l'index pour le passer sous le pan de son t-shirt, la tirant légèrement vers toi.

De ta main libre, tu farfouilles dans ton dos pour agripper un marqueur et le fourre sous son regard chocolat. T'as envie de la bouffer. Tes iris se dilatent et tu lâches plus bas :

- Et je suis du genre très très créatif. »

Mais ça, elle le sait aussi.