Azalée ft Azalée

Juchée sur mes talons, vêtue d'une robe dans un style vintage de couleur bleue marine à petit pois blancs, dont les épaules sont nues, mais couverts tout de même par un gilet asymétrique noir, les cheveux tressés dans une couronne autour de ma tête, je cherche un livre qu'un client, posté près de moi, souhaite acheter. Il était sincèrement obligé de le prendre ici ? Et surtout me suivre ? J'aurais pu le récupérer avec ma magie ! Bon, tant pis. Je réussis malgré tout à le récupérer, avec la frayeur de m'écrouler sur mon étagère. Je le garde en main et me dirige vers la caisse pour l'encaisser. C'est alors que l'homme - oui le client est un homme - me demande mon numéro de téléphone « Pardon ? » demande je interloquée, papillonnant des yeux sans comprendre. Il a l'air mal à l'aise et finit par réitérer la demande. Un numéro ou accepter de boire un verre avec. J'eus un sourire, mais pas vraiment joyeux ... et finit par percuter « Désolée, je ne sors pas avec mes clients. Et je ne suis pas intéressée » répondis je simplement. Mais il n'a pas l'air d'être content ... il s'impatiente écoutez, vous n'imaginer pas à quel point je me contrôle parce que vous être vraiment magnifique et ... « Je vais vous demander de sortir s'il vous plait » demande je sèchement, il eut un sourire mauvais pourquoi vous allez m'faire quoi ? je serre mes poings et soudain il sentit son col de chemise se serrer bizarrement contre sa gorge « De ... hors » demande je doucement. Il étouffait presque, me regardait avec frayeur et finit par obéir, sans prendre le livre.

Je prends une petite inspiration et expire. Il y a vraiment des débiles par moment. Secouant la tête, je m'en vais à mes occupations, telle que le rangement de rayons. Et puis quelques instants plus tard, la cloche retentit une fois encore. Je tend l'oreille, des fois que l'autre revienne ... mais je ne reconnais pas ses pas. Non. C'est quelqu'un d'autre. Je déglutis, me doutant de qui il s'agit. Il arrive à hauteur de mon rayon, nos regards se croisent et j'eus un sourire bienveillant, le coeur qui palpite et je pique un fard. Mon regard observe ses doigts fins déboutonnant un à un chaque bouton de sa veste et le son de sa voix me fait le regarder dans les yeux instantanément. Fichtre ... il est toujours aussi séduisant avec cet accent merveilleusement craquant. Je déglutis et souris, me dirigeant vers lui « Bien sûr. De quel livre avez vous besoin ? » lui demande je, levant doucement mes bras et me tenant les mains, m'arrêtant à quelques pas de lui

je n'ose pas bouger, de peur de ... je ne sais pas trop quoi en réalité. Mon coeur bat la chamade, mais au fond de moi, je sais que je ne devrais pas ressentir ce que je ressens. Même si c'est agréable. Il est tellement bel homme. Je l'écoute avec attention, appréciant le son de sa voix. Cette voix si masculine, sobre et puissante. Cette voix qui m'emporte. Je ne fais même pas attention à quand il réduit l'espace entre nous, tellement je suis fascinée et hypnotisée par lui. Je souris, telle une idiote sans doute, les yeux qui brillent « oh oui, je devrais trouver cela dans ... mes ... » je montre les étagères de l'index, cherchant le mot ... « étagères » bah oui, je viens de penser à ce mot. Je baisse ma main, me sentant encore plus idiote lorsqu'un homme entra ... enfin le même abruti de toute à l'heure. Je soupire, agacée et roule des yeux, mais j'y crois pas, il est sérieux ? Et alors que j'allais répliquer, Gabriel prit ma défense, tel un gentleman. Oh mazette, que je suis en train de tomber amoureuse de ce merveilleux anglais.

Nous échangeâmes un regard et Gabriel comprit nettement que je ne voulais pas être importunée par ce vil personnage. La suite me surpris, j'avoue n'avoir vraiment rien fait. Gabriel a tout fait. Je pose une main sur ma bouche, manquant de rire à la situation, tandis qu'il le jeta dehors. J'enlève ma main « pardon je ... je ne me moque pas de vous ... je ... enfin ... » je me mets à rougir violemment et passe une main derrière mon oreille « merci beaucoup, je vais vous chercher votre livre ... hum ... si vous voulez bien me suivre »

Sur ce, je l’emmène dans l'allée, puis, je prends un tabouret que je place devant l'étagère que je veux et me hisse sur la pointe des pieds. Décidément, ils veulent tous que je monte et descende du haut d'un tabouret ! Mais j'avoue que tomber dans ses bras ... je ne dirais pas non. Je finis tout de même par descendre de mon perchoir et lui tendre ledit livre « et voici, j'espère que vous y trouverez ce que vous cherchez » dis je sans quitter son regard, me rendant compte que nous sommes ... seuls désormais et que d'un coup de magie, la prote se verrouille à double tour ... pour que nous soyons seuls. Juste lui et moi. Ai-je raison de faire cela ? A vrai dire, je n'en ai aucunes idées

Je sentais son regard sur moi. Je m'humecte les lèvres tandis que je lui cherche son livre, du moins, ce qu'il pourrait penser être un livre qu'il cherche. A voir ce qu'il en penserait. Etait ce sans doute un stratagème pour me faire la cour, je le saurais assez rapidement je pense. Je descends donc de mon perchoir, capte son attention, lui donne le livre et nous enferme. Pourquoi est ce que je fais cela ? J'en sais fichtrement rien. J'ai envie ... qu'on soit seul et tranquille. Sans plus.

Mais mon tour de passe passe l'a intrigué et ne l'a pas bluffé. Flûte. Touchée. Je fais comme si de rien était, gardant mon air interrogé sur le visage et hausse les épaules « Je ne vois pas de quoi vous voulez parler » fis je avec innocence. Mais son regard n'est pas dupe. Pourtant, je le soutiens. A merveille qui plus est. Il tapote sur ledit livre et je fais l'ignorante, restant de marbre, sans savoir si je dois le faire disparaître d'ici. Malgré tout, il continue de me captiver et le surprend lorsqu'il se baisse vers mon oreille, accélérant mon rythme cardiaque, je déglutie « je vous assure que vous le tenez dans les mains » mentais je ... dans le même souffle, bien que le sens me fit frissonner.

C'est alors qu'il se redressa et se présenta enfin. Je connaissais uniquement son prénom, mais ni son nom de famille, ni sa fonction. Je croise les bras, le sourire en coin « Observateur ? Intéressant ... » fis je en commençant à bouger, lui donnant un léger coup d'épaule, un sourire en coin du visage et marchant vers le comptoir. Je finis par m'arrêter pour lui faire face « et que comptez vous faire avec le vrai livre ? Je ne le veux pas pour de mauvaises intentions et je vous assure que je le saurais » oooh que oui ... je le saurais. Même si'l m'attire ... je pourrais me dresser contre lui s'il fait un pas de travers

Je finis par m'éloigner de lui, l'attirant vers le comptoir avec moi. Quelque chose se passe entre nous, quelque chose d'intéressant. J'ai envie de plonger, j'ai envie d'être dans ses bras, de sentir sa peau contre la mienne et son parfum ... je veux qu'il m'entoure, qu'il m'hypnotise et m'enivre. Je me retourne vers lui, la distance se rétrécie de plus en plus, tandis que je lui demande pourquoi il a tant besoin de ce livre. Il me répondit, je le regarde, avec beaucoup de curiosité. Quelque chose me dit que ça ne va sans doute pas me plaire. Mais quoi ? Je l'ignore encore ...

Enfin, il finit par m'avouer pourquoi il a l'intention de prendre ce livre. Je déglutie, j'aime pas ce genre de réponse, bien que je la comprenne. Il dépose le livre sur le comptoir et nous voici extrêmement proche, tandis que mon cœur bat comme un fou dans ma poitrine. Sa question rhétorique continue de me faire rougir, mais je dois savoir quelque chose ... quelque chose qui m'intrigue « Ce sorcier, qui est-il ? Peut être puis je vous aider à le combattre et l'éliminer ? » demande je

J'ai un mauvais pressentiment. Mais un très mauvais même. J'espère que ce n'est pas lui. j'aimerais tellement que ce soit tout sauf lui. Si c'est le cas, il ne pourra pas le tuer. Jamais. Car c'est MON travail de le faire. Je dois le tuer. Je le sais. Je le ressens dans mes tripes. Je me défile peut être, sans répondre à sa question, mais la mienne est beaucoup plus importante et vitale

La tension est palpable, je reste figée, ses mains sont posée de part et d'autre du bureau, je reste de marbre, enfin, j'essaye parce que quelque chose arrive. Je ne sais pas si c'est la tension ou si ma magie a décidé de faire des siennes. Je déglutie, gardant le contact avec son regard ... enfin, jusqu'à ce que sa main vint toucher mon cou. Sa main sur ma peau me fait tressaillir, je déglutis, encore, perturbée, les yeux désormais fermés. Je suis en train de fondre. J'eus un sourire en coin et rouvre mes yeux à sa remarque, tandis que sa main continue la manœuvre « Je ne pense pas que vous soyez le seul à être envoûté » lâche je en frissonnant  à ses adorables caresses. Je sentais mon corps se plier à sa volonté et une irrésistible envie qu'il continue ...

Et il continue. Mon coeur bat la chamade, sa main se perd doucement contre ma jupe, mais il finit par s'arrêter, comme si les règles de bienséance lui dicter quoi faire. Goujat, fallait continuer ! J'entreprend de reprendre de ma réserve, tandis qu'il me fait un compliment sur ma robe et mes joues. J'eus tout de même un sourire en coin et je déglutis, tout en m'humectant les lèvres « je ne peux en dire long sur votre tenue ... » fis je en arquant mon sourcil, lui faisant nettement comprendre que j'avais bien remarqué une légère bosse dans son pantalon

Par contre, la seule chose que je voudrais savoir désormais, c'est si le sorcier noir dont il parlait était Arthur. « est-ce que le sorcier que vous m'avez parlé s'appelle Arthur ? » finis je par demander, le coeur battant. Il ne partira pas d'ici sans que je sache si c'est lui ou non « est-il blond ? Grand, dans le genre 1m95, charismatique, maigre, qui semble adorable aux premiers abords, mais incroyablement manipulateur quand on l'connait bien ? » finis je par demander. Je pourrais savoir, si je force Gabriel à tout me dévoiler « je vous préviens ... si vous venez de sa part, j'vous conseille de partir d'ici. Voire, de quitter la ville. Je connais ses manigances, je connais tout de lui. Personne, à part moi, peut faire quelque chose contre lui. Si vous êtes ici pour me séduire ou m'atteindre de quelques manières que ce soient ... vous avez plutôt intérêt à me dire la vérité »

Mon visage a changé, méfiante, sur mes gardes, les bras me tenant contre le comptoir. J'aimerais tant qu'il ne soit pas son complice ... je déglutis, prête à utiliser ma magie contre lui s'il le faut. C'est horrible, je ne sais pas quoi faire ... j'ai envie de tout mettre de côté et l'embrasser, mon corps le réclame, et si moi j'arrive à voir que son pantalon est déformé, lui ne peut pas savoir ce qu'il se passe ailleurs. Enfin, j'pense qu'il doit se douter. Et aussi se douter du combat que je suis en train de mener. Mon corps tremble, mon empathie prend doucement le dessus et c'est horrible de devoir tout gérer. J'ai envie de lâcher prise ... mais je ne peux pas. S'il est lié de près ou de loin à Arthur, je ne peux prendre de risque

Arthur Devereaux. Connard. Comment a-t-il pu faire ça ? Prendre le nom de NOTRE mère ? MA mère ? Celle qu'il a tué de sang froid ? J'ai le tournis et me sens nauséeuse. Pourquoi ? Il a décidé de me maudir c'est ça ? Que tous les hommes sur lesquels j'ai ou vais tomber amoureuse sont maudis et risquent de se faire tuer ? Je ne peux pas prendre le risque. Gabriel a l'air aussi perdu que moi, même si je suis toujours sur les nerfs. Mon ventre me fait mal, ma magie gronde. J'ai envie de le faire disparaître pour qu'il soit ailleurs. Mais je ne peux pas. Je n'en ai pas le droit. Je ne réponds à aucunes de ses questions, le laissant digérer. Mais j'pense pas qu'il va digérer quoi que ce soit. Scheiße. Je déteste ce genre de situations. Vraiment. j'aurais voulu que ça se passe autrement. Soudain, Gabriel pose ses mains sur mes épaules, je me dégage subitement, soudainement sur la défensive, prête à utiliser mes pouvoirs sur lui « NE ME TOUCHEZ PAS ! » hurle je en le regardant. Je prends une profonde inspiration et expire doucement. je dois me calmer. Je fais quelques pas en arrière et d'un geste de la main, déverrouille la porte et l'ouvre en grand « Je vais vous demander de partir » lui dis je d'un ton plus calme et neutre « C'est justement parce que j'en ai trop dit que vous devez partir et ne plus jamais revenir ici. Voire quitter la ville » Arthur va venir, il va venir pour moi. Je le sais. Je le sens « Et si vous ne le faites pas, j'vous y forcerais » même si utiliser la magie comme ça, ce n'est pas bien, je m'en fiche. Le tout c'est de le faire partir d'ici et de le protéger de Lui