And the raven, never flitting, still is sitting │ Malone
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MessageSujet: And the raven, never flitting, still is sitting │ Malone  And the raven, never flitting, still is sitting │ Malone Time-m10Mer 30 Jan - 16:40

Come sit with me
We can wonder what's to come together

ft. Malone
La galerie des faux rêves est une petite enseigne de bois sans prétention, encastrée entre deux immeubles trois fois plus gros qu'elle, si bien qu'avec un peu de perspective on jurerait que deux ogres sont penchés sur elle pour l'avaler. Située de sorte à n'être sur aucun trajet utile, entre deux escaliers dont seuls les voisins font usage, il est impossible d'y accéder en transports les jours de marché, tout comme il est miraculeux de la voir dans l'ombre des bâtiments alentours.

Son propriétaire, un certain Monsieur Mari, est en revanche aussi grand qu'on peut l'être, le corps épais comme une armoire, au point de paraître menacer de renverser tous les tableaux sur son passage chaque fois qu'il se déplace dans sa boutique - dont la première salle est assez grande pour contenir dix petites oeuvres, et la deuxième tout juste un peu large. Il prétend lui-même avoir fait une école d'art pour contredire tous ceux qui le voyaient dans le sport puis préféré ouvrir une galerie parce qu'il ne supportait plus l'uniformité des autres conservateurs de musée - qui, franchement, quand on y regarde bien, se ressemblent tous un peu les uns les autres. Il dit aussi que les musées ont des expositions trop longues et des thèmes trop soumis à la dictature populaire, et qu'il n'a jamais été plus heureux que depuis qu'il peut choisir les tableaux dont il doit vanter les mérites. A la suite d'une visite au Palais idéal d'une facteur Cheval, les fous lui sont devenus une passion sans commune mesure et leurs oeuvres, une sorte de plaisir coupable.
En somme, Monsieur Mari est un homme moins marginal qu'il veut bien s'en persuader mais qui a pour énorme qualité, un engouement parfait pour l'absurde et sa propre gratuité.

Quand on le lui demande encore des années plus tard, Monsieur Mari affirme que cette soirée compte parmi ses meilleurs souvenirs de galeriste. Non pas pour les tableaux qui y étaient exposés, raconte-t-il sans se fatiguer de son histoire, mais pour celui qui se dessinait au sein de la petite salle elle-même.

Car ce soir-là, c'est toute une petite foule d'individus inconscients et plein de bonne volonté qui cherche des explications de la part d'artistes bien incapables d'en donner. Le rituel se passe toujours de la même façon : d'abord des salutations courtoises, un peu ingénues, puis un sourire gêné ; ensuite le sourire s'efface pour laisser place à un vide expressif parfaitement dérouté et enfin, l'inquisiteur ne semble plus avoir pour ambition que de fuir sans être vraiment capable de s'en dépêtrer.
Des trois artistes venus présenter leurs tableaux - tous abstraits et tous emprunts d'une violence assez frappante - Vesper est de loin la plus abordable. Plus capable d'une conversation sensée que les autres d'abord et, ensuite, graciée d'une allure qui ne laisse pas vraiment deviner la brutalité des rouages qui s'imbriquent à l'intérieur de ce joli corps. Dans sa robe noire et son maquillage léger, elle feint presque la normalité mais c'est un piège où il vaut mieux ne pas se laisser prendre. Car naturellement plus sollicitée que les autres, Vesper est aussi beaucoup plus rapidement fatiguée ; et après quelques exercices de mondanités, finit par ne plus répondre qu'en onomatopées, puis ne plus rien dire tout court ; un silence de scaphandre à faire regretter aux inquisiteurs les diatribes confuses des autres aliénés.

Le tout, sous l'oeil hilare de Monsieur Mari.

De cette soirée, elle ne gardera qu'une bouillie de souvenir confuse et indistincte, pêle-mêle un peu menaçant de visages flous dans l'exaltation, malgré tout, d'une certaine satisfaction de soi. Quant au souvenir que les autres auront gardé d'elle, passés les quatre premiers, il ne doit pas être impérissable.

***

« Bonjour. »

La salle d'attente du Docteur Leggia est un trésor de banalité rassurant, une ode à la neutralité. Des murs blancs, un plancher clair qui ne grince pas quand on y marche, des sièges noirs et confortables ; quelques tableaux géométriques aux couleurs chaudes qui ne peuvent froisser personne. Vesper s'y est toujours trouvée seule, sans doute parce que le médecin sait aménager ses horaires pour que les patients se croisent sans jamais se voir. Mais puisque ce jour-là, elle vient en urgence, il l'a prévenue qu'elle risquerait d'attendre un peu et de croiser du monde.

Le mot urgence a cela de contrariant qu'il peut vouloir dire un peu tout et son contraire : un arrêt cardiaque dans un centre commercial, ou une folle prise dans l'effusion d'une galerie d'art qui a oublié de renouveler son ordonnance. Assez mal à l'aise avec l'idée de ne plus être seule dans le cocon de la salle d'attente, d'ailleurs, Vesper en vient à reconsidérer les choses et la définition même d'urgence.

Est-ce cette situation est finalement si grave, qu'elle vaille de rester dans cette pièce avec cet homme - qui doit imaginer à sa présence toutes sortes de problèmes chez elle, et dont elle se fait violence pour ne pas essayer de deviner le problème. Effroyablement mal à l'aise, la bouche sèche et les jambes impatientes, elle en vient à se dire qu'agresser les passants pour quelques pilules en moins n'est pas si grave. Et après quelques minutes à fixer le mur, raide comme un piquet et la rétine douloureuse, Vesper regrette la galerie et ses visiteurs, à qui au moins elle pouvait sommer de dégager ; alors qu'il serait vraiment trop inconvenant, cette fois, de demander à cet homme de bien vouloir rater son rendez-vous et partir.

« ... Vous... » Vesper ne sait pas trop ce qui l'incite à parler - à briser cet accord social tacite et inviolable, qui refuse qu'on reconnaisse l'existence de l'autre dans les salles d'attente, surtout pas celles des psychiatres. Peut-être que le silence lui est insupportable, plus insupportable encore que la perspective d’interagir.

Le problème, c'est qu'il n'y a pas de suite à l'idée de Vesper - et que le peu auquel elle songe lui coule du crâne dans un italien qu'il lui est impossible de traduire.
C'est un Vous qui meurt - et une rétine qui se remet à fixer douloureusement le mur.


 
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Malone Farrell
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MessageSujet: Re: And the raven, never flitting, still is sitting │ Malone  And the raven, never flitting, still is sitting │ Malone Time-m10Mar 5 Fév - 14:38

And the raven, never flitting, still is sitting
Vesper


Depuis toujours, Malone était captivé par les émotions qui se dégageaient de certaines œuvres. Au delà de leur aspect purement esthétique ou de la qualité des techniques utilisées par les artistes, il était sensible à leur sens profond. Non pas forcément celui que les peintres avaient voulu consciemment leur offrir, mais celui qu'il leur associait, selon la manière dont elles résonnaient en lui. Certaines lui inspiraient de la mélancolie, d'autres de la joie, d'autres encore de la douceur. Les œuvres qu'il avait admirées, ce jour là, dans la galerie des faux-rêves l'avaient atteint de façon plus troublante en raison de la violence qui représentait un peu trop bien ces pulsions sauvages cachées au fond de lui-même. Plus que toute autre, l'une de ces peintures l'avait bouleversé et il était resté figé devant elle, pendant un moment bien trop long. Parmi les tâches de couleur et les formes sinueuses et abstraites, on devinait une forme humanoïde dont la tête s'allongeait en un long bec effilé et cruel. La créature semblait se repaître d'une proie qui gisait au sein d'une explosion de peinture évoquant le sang et la folie meurtrière. Peut-être n'était-ce qu'une interprétation subjective, peut-être sa vision différait-elle totalement de celle de l'auteur. Malone s'en était détourné, s'y arrachant difficilement, dans un mélange de regret, de fascination et d'horreur.

Il était facile pour lui de se construire un masque social. Habitué aux mondanités et à ces réceptions glacées où sa mère l'emmenait comme un trophée, il avait appris à s'ajuster aux normes et maniait avec facilité les phrases toutes faites et les sourires de façade. Il se contentait néanmoins d'une attitude réservée, se contentant d'observer et de mesurer la folie dans les propos décalés des artistes. Le silence de l'un d'entre eux – une en l’occurrence – l'avait intrigué alors qu'elle semblait enfermée dans sa bulle, ignorant simplement les multiples questions qu'on lui adressait. Ses œuvres dégageaient une sensation de liberté grisante. Loin du malaise que lui inspiraient d'autres peintures trop crues, les siennes – bien que violentes – lui paraissaient étrangement cohérentes, sans qu'il ne puisse se l'expliquer. Elles semblaient justes et authentiques. Du moins, en les regardant, il se sentait en osmose avec leur ambiance. Son premier réflexe, enraciné dans ses habitudes de millionnaire, avait été de demander le prix de ces œuvres, désireux qu'il était de toutes les acheter. Il avait donc impulsivement versé un acompte - sans se soucier de l'actuelle précarité de sa situation financière - et s'était organisé avec l'imposant Monsieur Mari, pour récupérer les tableaux, sitôt l'exposition terminée. La douloureuse réalité le frapperait plus tard mais Malone s'en souciait bien peu.

~

Assis dans la salle d'attente, le dos droit, le regard fixe, Malone se persuadait d'être un robot, incapable de la moindre émotion. La raison pour laquelle il se rendait chez le psychiatre depuis des années n'était certainement pas due à un mal-être personnel, mais uniquement à sa curiosité intellectuelle. Sa mère n'ayant jamais éprouvé le besoin de consulter le moindre spécialiste, elle n'avait donc pas été diagnostiquée. Malone lui-même avait mis très longtemps pour comprendre que quelque chose ne tournait pas rond chez elle mais lorsqu'il avait été en âge de se construire sa propre opinion, il avait pu prendre assez de recul pour considérer les choses avec objectivité. L'étude théorique dans les livres ne pouvait être suffisante cependant, et il avait eu besoin de consulter un professionnel pour mieux comprendre le comportement de sa mère. Tant qu'il était là, il profitait des ordonnances du médecin pour apaiser ses migraines ophtalmiques, qui s'amplifiaient exagérément sous le stress. Malone refusait d'accepter qu'il souffrait de dépression. Sa tristesse et sa sensibilité se voyaient enfouies sous des couches épaisses de déni. Le psychiatre qu'il consultait auparavant lui avait reproché de trop intellectualiser lors de leurs séances et Malone y avait simplement mis un terme. Jusqu'ici, son nouveau médecin lui paraissait plus instruit. Tant que leurs conversations resteraient théoriques et qu'il ne chercherait pas à creuser ses ressentis, Malone en resterait satisfait.

« Bonjour. »

Une réponse distraite à la patiente qui pénétrait dans la salle. Plongé dans ses pensées, Malone ne la reconnu pas immédiatement, se contentant d'un coup d’œil fugace qui la traversa sans réellement la voir. Ses lunettes cachaient les cernes provoquées par trop d'insomnies et Malone les ôta pour entreprendre de les nettoyer à l'aide d'une lingette. Sans doute voulait-il inconsciemment se donner une contenance en s'occupant ainsi mais lorsque les verres furent impeccables, il se retrouva à nouveau inactif dans ce lourd silence. Il songeait à se redresser afin de ramasser une des revues, déposées à l'intention des patients sur une petite table, mais ce fut à ce moment que le silence fut brisé. Curieux, il tourna enfin la tête vers la jeune femme, assise non loin de lui et il fut immédiatement frappé par une sensation de déjà vu. Il cilla, tandis qu'il cherchait machinalement où il avait pu la rencontrer, attendant la suite d'une phrase qui ne vint pas.

« Oui ? »

Mais le regard de l'inconnue s'était déjà échappé. C'est alors que l'image de cette artiste en robe noire, enveloppée dans son silence aérien, apparu dans son esprit et se superposa à celle de la patiente. Il songea naturellement qu'elle pensait la même chose que lui et devança la question qu'il croyait deviner. 

« Oh, nous nous sommes croisés à la galerie des faux-rêves, en effet. Malone Farrell. »

Il se présenta, dans un mince sourire, cherchant le regard de l'artiste, en même temps qu'il se remémorait son nom. Il l'avait lu à maintes reprises, sous chacune de ses œuvres, ainsi que sur l'agenda de la galerie qu'il avait consulté avant de venir. Il n'aurait pu arriver là par hasard, Malone se tenait au courant des activités culturelles de la ville et se rendait souvent à des spectacles, colloques ou expositions. Parfois, il avait envie de faire mille choses en même temps.

« Vesper Croce, c'est bien ça ? Je n'ai pas eu l'occasion de vous féliciter pour vos œuvres, je crois que vous étiez un peu trop... sollicitée ce jour là. »

Il se souvenait de son attitude fermée, distante, comme si elle n'était pas réellement présente. Malone se permit de la dévisager un moment. Ils étaient seuls, aucune foule ne la sollicitait à présent. Mais les murs blancs de la salle d'attente ne permettaient aucune échappatoire et surtout, ils  les catégorisaient de façon trop impudique dans le statut de malade mentaux. Soudain embarrassé, Malone chassa le malaise en devançant à nouveau les interrogations de Vesper.

« Je suis ici pour poser des questions au docteur Leggia sur la psychopathie. C'est un trouble qui me rend très curieux. Le même genre de curiosité qui m'a poussé à venir voir vos peintures d'ailleurs. »

Non pas qu'il la prenne pour une psychopathe... Malone regretta ses paroles et se pinça les lèvres pour les retenir, un peu trop tard.

« Je vous l'ai dit, elles me plaisent beaucoup. » Ajouta-t-il aussitôt, pour se rattraper.
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