You break my heart + OS KLAUS. [Terminé]

La sueur s'écoule dans l'eau clair pour s'évaporer comme une tornade dans le sillon. Les mains félines s'agrippent au buste. Les dents mordent mon lobe droit. Frisson. Nos corps emmêlés sont inconscients de ce qui se déroule réellement. Le cœur a ses raisons. La raison ignore vraiment pourquoi. C'est stupide. C'est criminel. Et pourtant elle est là, cuisses enroulées autour de mon bassin. Nos souffles saccadés s'entrecroisent dans notre culpabilité. Bras autour de mon buste alors que nos cerveaux embrumés ne percutent plus aucune neurones entre elles. Une bleue. La fille qui m'a laissé pour eux. Elle est des leurs et pourtant, on danse toute la nuit. Cinq fois, pour être précis. Après dix longues années d'absence et de rancune, sans plus rien de commun dans nos vies.

Juste l'absence et un trou béant comme un trou de canon dans le buste.

C'était la seule choses qu'on avait à l'époque. A présent, ça a jamais été aussi faux. Aussi pitoyable. Menteuse. Menteur. On nie. On se ment. On joue les amants. Juste une fois. Une dernière. Une première.

Et demain, tout sera oublié.
Absolument tout, dans le sillon de cette douche et dans le creux de nos cœurs brisés.
Qu'est-ce qu'on pourrait bien regretter de plus ?

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« - EXPLIQUE-MOI !

J'hurle jamais comme ça. Hors des combats, ailleurs, dans le monde, j'cache ma rage et ma rancune derrière une façade lisse et bornée. Intouchable. Hilare. Personne n'a besoin de savoir. Pourtant, dans cet appartement que mes pieds n'ont plus foulés depuis neuf ans, j'agrippe la première chose qui me passe sous la main et l'écrase contre un mur.

- KLAUS ! Qu'elle hurle, le visage humide. Larmes salées. Arrête, je t'en supplie! Regarde-toi ! T'es même pas en état de soulever ton poids … Tu …

- J'en ai rien à foutre … Je grommelle, mes pieds creusant le même chemin encore et encore. J'ai toujours les stigmates du combat contre les prédateurs démoniaques, mais ce soir, j'en ai plus rien à foutre. Comme dit dans un livre, j'fais les cent pas et creuse une tranchée. J'pourrais m'arracher la tignasse et tout foutre en l'air. J'avais l'droit de savoir, que je gronde.

Le visage rouge pivoine.
Le sang qui monte au cerveau.
Ce même. Putain. De cerveau embrouillé qui m'avait fait faux bond neuf ans plus tôt.

Inspire, expire. Mes iris opales jaugent ses mirettes sombres. Sa crinière d'encre sur ses épaules plus si frêles.

- … Eleanore … je reprends d'un ton plus calme. Je m'approche, lentement, mes pieds nus évitant les débris de verres et de plumes. Pourquoi tu m'as rien dit ?
- On s'était oubliés, on savait pas … qu'elle élude … Tête baissée.

Ne t'énerve pas encore.
Garde ton calme.

- Eleanore, je répète, dents serrées. Pourquoi. Tu. Ne m'as. Rien dit ?
- Pourquoi t'as rien demandé ?! Qu'elle accuse, qu'elle ose nier.
- Ah parce que c'est de ma faute, maintenant ?! T'avais trop honte pour m'ouvrir ta porte, comment j'pouvais seulement deviner ? Hein ? Dis-moi !

Yeux rougis.
Ames en peine.
Cœurs troués comme une plaie de canon.

- Comment je pouvais deviner qu'on a un fils ? On a un fils, et tu m'as rien dit !»

Trop, c'est trop. J'agrippe mes chaussures, fais demi-tour et claque la porte.

Au mensonge.
A ses putains de nuisances.
C'est quand même étrange, la vie.
Ca vous prend en gueule quand vous vous y attendez plus.

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