Déjà vu x Celestin

Sujet: Déjà vu x Celestin Dim 3 Fév - 11:47

Déjà vu

Célestin d'Autun-Laritaz

Thème | Elle ferme la galerie, descends le store après avoir éteint l'intégralité des lumières. Le noir se fait dans la petite rue Lyonnaise et Annabelle remonte l'épaisse capuche doublée de fourrure sur ses mèches blondes. Il fait froid cette nuit mais elle n'a pas envie d'appeler un taxi. Ce soir, elle a envie de marcher car elle sent, au plus profond de cet instinct primaire qu'elle a toujours eu, qu'une de ses soeurs est en ville. Qu'une de ses soeurs souffre, se nourrit, se détruit. La première fois, quatre ans plus tôt, elle avait roulé des yeux. Mais l'appel se faisait de plus en plus puissant et elle le sentait, ce soir, sa soeur passait à deux doigts de la mort. Annabelle savait parfaitement qui avait élu domicile à Lyon. Qui se jouait des bras de la Faucheuse en rigolant. Elle n'avait jamais rencontré cette soeur dans son passé mais elles se connaissaient toutes sans avoir besoin de le dire. Melpomène faisait de sa vie une tragédie. Et, dans un plaisir tout à fait égoïste, Annabelle avait envie de la voir détruire un nouveau mortel.

Juchée sur ses cuissardes à talons trop hauts, la muse avait remonté le vieux Lyon, se battant avec les pavés jusqu'à enfin arriver aux escaliers de la Croix-Rousse. Là, elle laissa son instinct la guider, la rapprocher de sa soeur. Son souffle se coupa dans sa gorge alors qu'elle finissait par tomber sur cette créature au sexe masculin. Erato en elle grogna, elle la sentait se faire violente et elle expira la buée blanche qui gonflait sa gorge. Melpomène devait toujours être différente de ses soeurs. Toujours plus fade que les autres et cette fois, elle avait réussi un tour de force en inversant ses pouvoirs pour les rendre plus cruels encore envers ceux qui l'entouraient. Elle transpirait des myriades de sentiments qui firent presque tanguer Annabelle. Il y avait trop de gens, trop d'âmes errantes et la muse faisait tache avec son visage trop parfait et ses cheveux d'un blond trop clair.

Elle disparue, une seconde et, un sourire puis des baisers plus tard, elle revenait armé d'un costume qui ne la faisait pas sembler étrangère dans ce lieu. Ses cheveux clairs étaient teints de cendre, sa peau plus blanche encore, son corps plus fin, sa taille moins haute. Petite créature insouciante au milieu de toutes ces âmes tatouées et détruites. Adieu la grande créatrice. Bonjour l'insignifiante qui attirait pourtant déjà tous les regards.

Mais elle le fixait lui, se fichant de ceux qui pouvaient s’intéresser à elle. Annabelle ne le lâchait pas des yeux, ses iris plongés sur le corps qui s'autodétruisait. Un soupir de plus, un murmure de plus et elle plongeait dans sa direction, sentant la rage ronfler dans son coeur. Comme lorsqu'elle avait autrefois croisé une de ces soeurs, elle sentait qu'elle haïssait la créature qui s'offrait des regards et de l'attention. Les muses ne pouvaient jamais être nombreuses au même endroit. Mais Annabelle avait besoin de s'amuser, besoin de rire et elle cherchait la présence de cette soeur qu'elle méprisait plus qu'elle ne la haïssait. Un sourire, un chant trop doux et elle se frayait un passage à travers la foule. Ca puait la drogue et la charogne ici bas. Ca agressait ses narines sensibles alors qu'elle comprenait enfin où elle foutait les pieds. C'était un concert de plus, de cette musique qu'elle n'avait jamais aimée car trop violente. Elle ne comprenait pas le râle du chanteur, elle ne comprenait pas les beuglements de la batterie. C'était l'instant de flottement, alors que deux groupes s'échangeaient la place. L'instant qu'elle choisi pour s'approcher encore plus de cet homme qu'elle se sentait haïr avant même de lui parler et dont elle ne touchera pas la peau.

Je pensais pas que tu serais assez conne pour t'incarner sous la peau d'un mec. C'était pas plus facile de te détruire sous celle d'une jolie fillette qu'on rêve de défendre autant que de tuer ?

Les mots étaient jetés, froids mais pourtant, hurlait sur les lèvres de celle teinte en brune un sourire moqueur, joueur et sarcastique. De toutes ces soeurs, elle avait devant les yeux celle qu'elle avait toujours méprisée. Celle dont toutes, ou presque, se moquaient. Le passé était inconnu à Annabelle mais elle savait très bien que, lorsque la Grèce leur avait donné la vie, Melpomène était déjà identique à cette image ignoble qu'on lui renvoyait. Elle était certainement morte la première. Trop vite en comparaissons de ces soeurs plus prudentes. Trop vite pour qu'on ne puisse se moquer comme rêvait de le faire Annabelle.

(c) DΛNDELION

Sujet: Re: Déjà vu x Celestin Dim 3 Fév - 20:34

Ce soir, tu ne joues pas.
Ce soir, tu ronges ton frein.
Ce soir, tu observes le talent des autres et tu te demandes qui vaut la peine d’appartenir à ta vie. Ton histoire. Tu as trouvé le premier groupe sans saveur, le second sans talent et là… Oui, là, cette fille, tu as envie de l’approcher. Elle est sublime, avec ses cheveux bleu électrique, sa taille gainée dans du cuir et cette balafre qui lui traverse le visage. Immédiatement, elle te fascine. Tu fantasmes à son sujet. Tu l’imagines incapable de parler, seulement de crier comme lorsqu’elle chante. Une voix gutturale, si basse qu’elle résonne dans ton corps. Tu te vois déjà…
Tu te vois…

Quelqu’un te dérange.
Tu te retournes pour jeter un regard mauvais à celle qui s’exprime. Spontanément, tu ressens de la haine. Tes mains te démangent, tu te demandes pourquoi elles ne serrent pas encore son joli cou gracile. L’intruse ne te surpasse pas en taille. Un coup de vent semble capable de la balayer. Ses cheveux, tu les trouves ternes et son apparence, bancale. Tu dresses dans ton esprit une liste de tous les reproches à lui adresser, à commencer par le pire : pour qui se prend-elle à te déranger ainsi ? Tu fantasmais sur cette chanteuse qui a désormais laissé sa place. Quinze minutes de pause avant le prochain concert. Tu peux encore la rattraper dans les coulisses, lier connaissance.
Sauf qu’une pulsion te retient. Celle-ci, celle qui te force à regarder l’inconnue.

Seulement alors tu prends conscience du sens des mots lâchés. T’incarner comme un mec ? Conne ? Pas de doute, la chieuse doit te confondre avec quelqu’un et ça t’agace prodigieusement. L’amalgame, tu ne l’acceptes pas. Cela signifie que quelqu’un, quelque part, pourrait te ressembler. Que tu n’es pas unique ni inoubliable. Tu le vis comme une insulte personnelle.

— Je t’emmerde, poufiasse. Tu te prends pour qui ? Je te connais pas, dégage de mon espace vital et t’es gentille, arrête de respirer mon air.

Tu lui cracherais bien dessus mais tu juges ta réplique plutôt bonne alors tu préfères lui tourner le dos après un dernier regard condescendant. Dans la foule compacte, tu te débats pour trouver un chemin vers les coulisses, vers la chanteuse aux cheveux bleus. Mais plus t’avances et plus tu te rends compte que la chieuse terne a tout foutu par terre. T’arrives pas à te l’enlever de la tête. Sa simple image t’inspire de la colère, du dégoût, de la haine alors que tu ne la connais même pas. T’es à cran, que tu te dis. Peut-être en manque de khat. Ou de baise. À quand ça remonte, ton dernier trou ? Deux, trois jours, rien de dramatique. Non, y’a autre chose. Mais quoi ? Quoi ? Merde. Tu fais demi-tour et tu te dis que tu peux l’entrainer dehors. Ce soir, tu peux être le bourreau. Vu sa carrure… Ouais, ça te changera. Ta bouche s’assèche, ta queue durcit. Tu te retournes, donc, et tu rentres dans quelqu’un. Tu tombes, entrainé dans un mouvement de foule. Et tu te retrouves sur la chieuse terne, la tête dans sa poitrine plate.

Tu la regardes comme si tout était de sa faute. Comme si elle t’avait tendu un piège.

— Putain mais tu peux pas crever ?!

T’as rarement été aussi énervé. Tu ne gères pas bien ce genre d’émotion.

Sujet: Re: Déjà vu x Celestin Lun 4 Fév - 22:13

Déjà vu

Célestin d'Autun-Laritaz

Thème | Un sourcil se relève, plein de question alors que les yeux de la muse rencontrent ceux de sa soeur. Une seconde de battement devant le flot d'injure qui s'échappe de la bouche gracile. Puis un énorme éclat de rire, de ceux qu'on ne peut pas oublier. Il ne sait pas qui il est. L'idiot. Melpomene a bien changé. Annabelle la laisse pourtant partir, sans vraiment avoir le choix de faire ce qu'ordonne son instinct. Elle a sentit la rage au plus profond de son coeur, l'envie de lui en tourner une au moment même où il se mettait à parler. Mais elle a la chance de l'âge, l'antique des souvenirs. Elle n'avait pas tué Calliope alors elle pouvait bien rester sage devant la tragédienne.

Juste une seconde.

Elle le regarde disparaître dans la foule, à la recherche d'un fantôme. Annabelle sourit, de cet même air mutin qui ne la quitte jamais. Là haut, sur scène, un nouveau groupe débarque armé de symboles sataniques et de voix gutturales. Levant les yeux au ciel, à deux doigts de déguerpir tant la muse attaque ses sensibles oreilles, la muse se fige. La guitare électrique se fait plus claire alors que les hystériques arrêtent de se jeter les uns contre les autres. Ils se mettent à dodeliner de la tête, parodie de secte que prête à rire. Mais il y a de l'amour dans les textes. Annabelle ne comprends pas la langue, à du mal à attraper les mots mais elle sent que ça brûle de sentiments. Elle sent qu'Erato s'exprime sous son derme, qu'elle passe déjà une langue avide sur ses lèvres. Elle est affamée de toute la passion que le chanteur balance dans son micro. Annabelle a toujours fuit la musique de barbare avec violence, sans jamais réussir à y trouver un quelconque intérêt.

Et voilà qu'elle a besoin de chercher une soeur pour tomber sur quelque chose de grandiose. Quelque chose qui la pousse au sol alors qu'elle ouvre des yeux trop étonnés. Voilà que la frangine est de retour. Le sourire sur les lèvres d'Annabelle n'a plus rien de joueur, bien plus carnassier qu'il ne l'était. Elle est gonflée de son pouvoir alors que l'autre grogne sur l'amour et la terreur qu'il entraîne. La tragédie qu'il crée. Les deux soeurs auraient pu s'aimer si elles n'avaient pas été maudites. Après tout, elles vont rarement l'une sans l'autre.

Le visage d'Annabelle change, à peine visible pour ceux qui sont déjà happé par la musique mais parfaitement jeté à la gueule de sa soeur. Ou devrait-elle le nommer son frère ? It's the mirror of my soul. Le chanteur continue, arrêtant de beugler pour une voix claire et Annabelle retrouve ses cheveux blonds, son véritable visage sur ce corps d'enfant qu'elle a volé pour l'instant.

C'est fou de voir à quel point tu es ignorante frangine.

Le sourire aux lippes est moqueur, avide et charmeur à la fois. Le visage d'Annabelle est bien plus brûlant que la pâle imitation qu'elle avait volé. Elle secoue la tête, fait disparaître le bleu de ces yeux pour un brun boueux. Puis revient, identique à elle-même. Trop de changement. Trop de pouvoirs que personne ne connaît.

T'as vraiment jamais capté tes pouvoirs ? T'es sensée me reconnaître bordel pas jouer à la gamine effarouchée et pleine de rage.

Le féminin est forcé alors qu'elle s'exprime, qu'elle fait rouler les syllabes comme si elle s'adressait à un enfant. Mais après tout, la muse qui lui fait face n'est-elle la plus jeune du groupe ? Melpomene avait encore du se laisser crever entre les ongles d'un bourreau. Toujours pour le pire.

(c) DΛNDELION

Sujet: Re: Déjà vu x Celestin Mar 5 Fév - 11:09

Son visage commence à changer. Ses traits, ses cheveux. Elle fluctue comme si elle n’existait pas et toi, toi… Tu la fixes avec la bouche entrouverte. Une chance que les mouches soient chassées par le bruit de la musique, t’en aurais avalé une, pour sûr.
Au point que t’en oublies presque qu’elle continue de t’appeler frangine, la morue. T’as envie de déboucler ta ceinture pour lui coller ta queue sous le nez, limite dans la bouche pour qu’elle se rende bien compte. Tu ne la connais pas, elle sort de nulle part et te prend pour une fille ? Pas de doutes possibles, pourtant. T’as jamais donné dans l’androgyne, même si t’es pas bien baraqué non plus. T’es à deux doigts de lui proposer un nettoyage des globes oculaires à l’acide quand elle recommence à te baratiner.

— J’sais pas c’que tu prends connasse mais fais tourner, ça a l’air vio’.

Pourtant, tu bouges pas. Tu la plantes pas comme une merde sur le sol, en espérant qu’elle se fasse piétiner. Au contraire, le public en prière commence à s’exciter et c’est toi qui prend les coups de pied. Tu grimaces, grognes, te retourne et te relève d’un mouvement que tu aurais aimé plus gracieux. Faut dire que t’as des raideurs et tu parles pas de celles de ton fut’.

T’agrippes sa main gracile et douce, ça te provoque une décharne. Tu n’arrives pas à t’en empêcher. Tes doigts se referment comme un piège, tes ongles s’enfoncent à la naissance de son poignet. Tu l’attires vers toi et elle se laisse faire. Elle a l’air gracile et fragile, comme ça mais toi, tu ne t’y trompes pas. Cette garce cache un truc.

— Quels pouvoirs, putain ?

T’essaies de te rappeler. T’es enfin passé outre l’idée qu’elle est tarée. Ou plutôt, tu te dis qu’il y a une chance infime pour qu’elle apporte un ressort narratif digne de ce nom. Et si, soudainement, tu te découvrais appartenir à une longue lignée de démons ? Tu connais que ça, toi. Les vampires, les démons, les changeformes. Ta culture ne casse pas des briques et pas parce que t’as arrêté l’école avant d’être diplômé.

Dans la foule, dans ce brouhaha limite ecclésiastique, impossible d’avoir une discussion. Alors tu décides de passer outre ce qu’elle t’inspire. En suçotant les deux doigts avec lesquels tu as arraché sa jolie peau, tu l’enjoins à te suivre d’un signe de tête. Concrètement, tu ignores encore où tu vas… jusqu’à apercevoir le logo des toilettes. Là, tout s’éclaire dans ton petit cerveau abruti de drogue. Tu pousses la porte de celle des filles. Y’en a qu’une, en train de sniffer un rail sur le rebord du lavabo. Elle ne t’accorde même pas un regard. Elle est déjà loin. T’ouvres une cabine, tu t’assois sur la chasse d’eau, tes bottes crasseuses sur le rebord à l’émail défoncé. Vu l’odeur, vu la couleur, vu l’état du sol, pour une fois, t’es pas le pire fléau du coin.

Là, tu te décides à déboutonner le haut de ton pantalon. Sans hésitation, tu sors ta queue et t’es soulagé qu’elle pointe.

— Je suis un mec, là, t’es contente grognasse ? Alors c’est quoi ton délire ? Appelle moi encore une foi frangine et je te noie dans le pot.

Sujet: Re: Déjà vu x Celestin Mar 5 Fév - 13:56

Déjà vu

Célestin d'Autun-Laritaz

Thème | Les yeux roulent dans les orbites alors que la muse soupire. Le gamin à l'air paumé et il n'a surtout aucune conscience de ce qu'il est. Annabelle a envie de partir pour la simple et bonne raison que ça la fait déjà chier de devoir s'occuper d'une muse en formation. Si son instinct ne lui gueulait pas de lui mettre une droite, elle aurait déjà tourné les talons, certaine que ce n'était pas lui. Mais il est trop agressive et elle trop en colère pour que ce soit une erreur. Elle qui contrôle le moindre de ses sentiments pour ne pas sombrer à nouveau dans les tourments de sa jeunesse sent qu'il la fait partir trop loin. Chose que seules ses soeurs sont capables de faire. Même Amaoka n'a jamais réussi à la faire sortir de ses gongs.

Elle grimace à l'instant même où il ose la toucher. Elle en aurait crié devant la brûlure plus violente encore que la morsure d'un vampire. Ses poins se serrent, comme pour lui faire payer l'affront, sa colère boue, là bas, quelque part au plus profond de son coeur plus fort encore que celui d'un humain. La chaire craque et le carmin brille une seconde devant ses yeux. Annabelle se laisse pourtant faire. Attirer jusqu'au corps de cette soeur qui n'en mérite pas le titre et qui la dégoûte. C'est dommage. Le gamin aurait pu être mignon s'il n'avait pas cet air sur son visage. S'il n'avait pas cette muse dans les veines.

Ceux de ton sang abrutit.

Qu'elle grogne la garce sans qu'il ne puisse l'entendre alors que le chanteur se remet à hurler. Vous ne pourrez pas discuter ici et il lui arrache leur départ des mains alors qu'il l'invite à la suivre.

Annabelle ne se fait pas prier pour lui emboîter le pas. Elle se fraye un chemin dans la foule, n'hésitant pas à pousser ceux qui lui jette des regards surpris. Elle a encore la gueule de cette gamine trop petite que ses talons rehausse à peine et qui flotte dans ses vêtements. Elle n'attends pas vraiment de sortir de la foule pour secouer la tête et retrouver ses boucles sophistiqués et son véritable visage... et surtout sa véritable taille.

Il n'y a qu'une fille que la muse juge d'un air dédaigneux alors qu'elle s'envole dans son pays des merveilles. Puis il y a le gamin, assis sur la chaise d'eau, la queue à l'air, qui balance des mots qu'Annabelle envoi voler d'un soupir. Elle lève les yeux au ciel, une fois de plus, aussi outrée que blasée du comportement du gosse. Melpomene s'est royalement plantée en choisissant une créature aussi répugnante.

Tu veux pas que je te suce non plus ? jette la muse, le dédain hurlant jusqu'au plus profond de sa voix. Je sais bien que t'es un... j'allais dire homme mais clairement j'en doute. Et t'as pas besoin de me montrer ton sexe pour ça. Elle croise les bras, fixant le désastre d'un air dégoûté. Je pense que tu dois travailler avec la musique vu que Melpo a toujours adoré détruire ses cordes vocales sur des chants stupides. Tu t'es jamais demandé pourquoi tu avais du succès ? Non, tu devais sûrement penser que tu étais si talentueux. Il n'y a jamais eu de comportements bizarres de la part de ceux qui se pâmait d'amour pour toi ?

Elle n'avait pas envie de le guider. Mais Erato dans son corps était bien moins peste qu'Annabelle. Et elle voulait prendre soin de sa petite soeur, qu'importe que l'enveloppe ne soit pas d'accord. Jouer le rôle de babysiter... Annabelle en aurait presque vomi tant l'idée la débectait. Presque autant que ce sexe outrageusement pointé.

T'es pas humain petit con. Et t'es ma frangine de ce qu'il parait.

(c) DΛNDELION

Sujet: Re: Déjà vu x Celestin Sam 9 Fév - 15:46

T’hésites quand même à répondre par l’affirmative.
Objectivement, la nana est givrée mais pas dégueulasse. Elle te saoule, t’as des envies de violence mais tu te dis que tu pourrais aussi bien les assouvir en lui baisant la bouche et en éjaculant au fond de sa gorge. Ou sur ses fringues, dans ses cheveux, tu verras sur le moment. T’es pas du genre à trop prévoir ces choses-là. Faut juste les vivres.

— Alors si tu le sais, pourquoi tu me prends la tête à me parler comme une nana ? tu lui claques dans la tronche.

Tu te demandes qui est Melpo. Avec un nom pareil, surement un black ou un rebeu. Ce qu’il vient taper dans la conversation ? Tu n’en as pas la moindre idée. Ce que tu as compris, par contre, c’est que la grognasse qualifie ta musique de « chants stupides ». Qu’elle remet en doute ton talent. Ton succès. Et qu’elle a peut-être une explication pour le comportement bizarre de tes fans.

Puis elle te dit que t’es pas humain. Que t’es un petit con (ça y est, le masculin !) et que t’es sa frangine (ou pas).

Avec tout ça, t’as pas pensé à ranger ta queue. Elle est encore dehors, tranquille sur ton slip quoi que tu ne bandes plus vraiment. Comment ça, pas humain ? T’essaies de comprendre. T’es pas un vampire. T’es pas un garou non plus. Tu serais un genre de démon ? Soudain, ça t’intéresse. Pourtant, t’en as fréquenté plusieurs et personne ne t’a jamais rien dit. Est-ce qu’ils étaient aveugles, eux tous ? T’es plutôt persuadé que la blondasse te monte une combine pourrie et se fiche de ta pomme. Alors tu lui expliques le fond de ta pensée, tout en finesse.

— Ah ouais, pas humain ? D’abord, tu me dis que mon talent c’est de la merde puis là, que je ne suis pas humain ? Franchement, meuf, file moi ce que t’as sniffé parce que ça a l’air énorme, puis dégage. Ou suce-moi et dégage, c’est comme tu veux, mais tu me prends la tête avec tes histoires de merde. Je suis humain, je m’appelle Célestin et d’ici quelques mois, je serai une star internationale. Vu mon talent, c’est obligé. Alors étouffe toi avec ta jalousie et m’embarque pas dans tes histoires. J’ai mon histoire, ma propre histoire, elle vaut tout ce que ton cerveau étriqué de blondasse pourrait inventer. Vas-y, tu me saoules.

Ton humeur s’est dégradée au fil de ta tirade. T’as quand même pensé à remonter ton fut’ avant de descendre du pot et de pousser la porte des toilettes.

Sujet: Re: Déjà vu x Celestin Sam 9 Fév - 19:09

Déjà vu

Célestin d'Autun-Laritaz

Thème | Et de la vulgarité. Et des mots qui n'ont pas leur place dans une bouche si jeune. Elle lève les yeux au ciel, une fois de plus, les mains posées sur les hanches, comme une mère en colère. Annabelle se préfère le terme grande soeur mais si, à l'instant exact, elle serait plus heureuse à des milliards de kilomètres. Melpomène a réussi à trouver l'âme parfaite, celle avec un grand A pour se détruire et finir en beauté. La muse ne sait ce que sa soeur a pu jeter dans l'esprit qui tente de vivre sous ses yeux mais le poison était violent et fermement ancré dans les veines avides de destruction.

Mais elle le laisse parler, balancer son venin qui ne touche que le sol dégueulasse des toilettes. Elle le voit craquer, grogner, balancer des mots dont il n'a aucune idée. Les humains sont stupides, Annabelle ne le sait que trop bien. Et Melpo se prends pour une humaine dans le corps trop mince du prénommé Celestin. La muse avait trouvé ses pouvoirs seule mais la carcasse mortelle semble incapable d'ouvrir vraiment ses yeux sur le monde qui s'offre à elle. Alors Annabelle soupire et attrape le bras de sa soeur, ses pouvoirs teintant et roulant sur le derme qu'ils caressent sans vraiment accepter de les toucher. Ils n'auront aucun effet sur l'autre muse, elle ne le sait que trop bien. Mais Celestin en sentira la morsure et l'emprunte bien plus forte que les effluves normalement cachés de la blonde.

Dans quelque mois t'aura crevé espèce d'abrutis. Maintenant Celestin ou je m'en fous de comment tu t'appelles, tu vas poser ton gros cul et m'écouter.

Avec une force presque trop étonnante pour l'enveloppe fragile qu'Annabelle affichait à la face du monde, elle le tira en arrière, l'obligeant à s'asseoir. Pour la première fois, elle utilise des mots plus durs, des termes moins pompeux qui lui arrachent la bouche. Mais la simple présence de Melpomene lui donne envie d'enfoncer une lame dans le corps fin de l'étranger. Tu devrais être plutôt content vu ton orgueil. T'as été choisi par une de mes soeurs à la naissance et crois moi, c'est plutôt très puissant les pouvoirs qu'elle a du te filer. Car de toutes, Melpomene avait le plus de capacité à modifier la magie pour son bon vouloir, pour mieux se détruire en faire mourir ses enveloppes. Qu'en à ton pseudo talent de pacotille, crois pas qu'il existe vraiment. Les muses sont toujours très douées pour obliger ceux qu'elles croisent à aimer jusqu'à s'en détruire ce qu'elles font.

Pourquoi est-ce qu'elle l'aidait déjà ? Annabelle n'en avait pas la moindre idée mais ses traits froncés et l'air dédaigneux qui ne quittait pas son nez plissé voulaient tout dire : elle ne le faisait certainement pas de gaîté de coeur.

(c) DΛNDELION

Sujet: Re: Déjà vu x Celestin Jeu 21 Fév - 9:29

Tu avoues à contre cœur que la blondasse a des arguments. Crever, t’as pas envie. Pas tout de suite, en tout cas. T’es une merde, tu feins de l’ignorer mais tu tiens à ta petite peau d’enculé. Il te reste, selon toi, quelques actes importants à accomplir, à mener à bien, pour laisser une trace indélébile dans les esprits. Un souvenir à ta hauteur. À celle que tu t’imagines.

Alors quand elle te choppe et qu’elle t’oblige à t’assoir sur le pot crasseux, le pot ouvert en plus, tu te laisses manipuler comme la poupée que tu es. Et ça n’a aucun lien avec cette force surnaturelle qui ne te laisse pas la moindre chance. Évidemment.

La blondasse continue de cracher sa bile acide. Une de ses sœurs t’as choisie, toi. Tu bombes un peu le torse. Tu comprends qu’on te choisisse, ça tombe sous le sens. Elle t’a même donné des pouvoirs et tu te demandes quand même pourquoi elle t’a pas filé le mode d’emploi avec. Parce que si c’est pour te choisir et te laisser vivre comme un naze… Tu te rebelles contre cette pensée. Ta vie est extraordinaire.
Minable.
Comme tu as encore deux neurones qui réussissent à se connecter ensemble, tu comprends que la blondasse se prend pour une muse. Toi, les muses, ça te dit pas grand-chose. Y’a bien ce dessin animé mais t’as plus regardé la télévision depuis un bail. La mort de ton vieux. Donc tu l’as vu qu’une fois et t’es certain que dans le lot, y’en avait pas des blondes. Des blackos, ouais. Métisses, au mieux. Et elle a pas trop la voix pour chanter du gospel. Alors tu te méfies, forcément.
Tu te dis que peut-être, dans l’Antiquité, enfin la Grèce Antique, les muses étaient blondes. Mais tu devras vérifier. T’essaies de te souvenir si t’as déjà baisé une grecque, pour comparer. Rien ne te vient. Juste le néant habituel entre tes deux oreilles. Connexion perdue.

T’ouvres la bouche pour parler. Puis tu la refermes. Tu fronces les sourcils. T’essaies de rassembler les idées, un peu. Parce que soit blondie ment et elle croit à fond à son délire (y’a ptet un truc à creuser) soit elle te dit la vérité et tu dois absolument en apprendre davantage.

— Ouais… Ok… Et ça implique quoi ? Je te ferai dire, d’ailleurs, que mon talent existe et est reconnu. T’es juste une grognasse jalouse.

Et là tu croises les bras sur ta poitrine. Tu boudes, putain de gamin. Et tu la défies presque d’en rajouter une couche. Même si elle est balèze, tu lui colleras sa jolie tronche dans le pot à l’eau croupie. Elle sera quitte pour au mieux une herpès sur ses lèvres de suceuse.

Sujet: Re: Déjà vu x Celestin

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