Young blood, run like a river | feat Aymeric

La perte de contrôle, le lâcher prise... c'est compliqué pour elle de s'abandonner totalement dans les bras d'un autre. Au plaisir se mêle cette sensation de vulnérabilité, d'exposition. Trop de doutes. Trop de questions. Trop. C'est juste toujours trop difficile pour elle. Il existe toutefois des exceptions. Aymeric en est une.   

Il lui donne interdiction de s'arrêter et rien que sa voix si rauque et pleine d'excitation accentue la sienne. Elle ne peut toutefois s'empêcher d'avoir un doute le temps d'une seconde. Pensera t-il la même chose une fois le corps de la galloise exposée? Sa méfiance lui insuffle de tout cesser mais la fièvre l'emporte sur la raison. Les lèvres de l'agent dans son cou finissent de l'achever complètement allant jusqu'à lui arracher un gémissement. Si bien qu'au final, lorsqu'il glisse une main sous son pull, Roxane réagit à peine. Oui. Elle a bien eu un moment d'arrêt cependant la fougue d'Aymeric anéantie une bonne fois pour toute les doutes de la chasseuse. Elle n'hésite donc pas à l'aider pour retirer le morceau de tissus. Aussitôt fait qu'elle retrouve ardemment les lèvres de l'agent, ses mains parcourant sans pudeur cette carcasse si chaude et vibrante.


Vous est-il déjà arrivé de vous sentir extérieur à une scène? D'être amené à regarder le plafond ou le sol, tout dépend de comment vous êtes installé, et de vous demander ce que vous foutez là? D'avoir envie de vous carapater tout de suite mais de rester malgré tout? Roxane oui, ça lui est déjà arrivé... mais pas ce soir-là. Bien au contraire.

Le souffle encore court, elle s'étale sur le lit. Prendre une douche, partir, virer Aymeric de l'appartement ou bien encore dormir, tant d'options sont envisagées mais aucunes ne sont applicables dans l'immédiat pour la chasseuse. Elle doit d'abord calmer les pulsations de son cœur et retrouver un semblant de respiration.

— Il n'y a pas qu'aux fléchettes que t'es doué.

Sourire en coin des lèvres, elle tourne un regard malicieux vers l'agent. En le rencontrant elle ne s'attendait certainement pas à ce que la soirée finisse ainsi et franchement, elle n'en est pas déçue. Loin de là. Satisfaite, elle rassemble tout son courage ainsi que sa  motivation pour quitter le lit. Elle s'arme d'un kimono qu'elle pique dans l'armoire de Savannah, le revêt et marche d'un pas tranquille jusque dans le salon.    

La chasseuse glisse une main dans sa chevelure emmêlée et constate que le salon est en sacré bordel. Hum. Elle hausse les épaules, se sentant peu concernée par ça alors qu'elle et Aymeric en sont la cause. Toujours pleine d'insouciance, elle finit toutefois par tiquer sur un détail. Ses claires prunelles se posent sur la cage du chinchilla recouvert, en partie, par la chemise de l'agent. En partie car l'autre jonche le sol. Il semblerait que le chinchilla ai grignoté le morceau de tissus pendant que eux, faisaient des folies de leur corps. La blonde se pince les lèvres, retenant un fou rire et se racle la gorge.

— Aymeric, qu'elle appelle, t'y tenais beaucoup à ta chemise?

Qu'il ai plusieurs chemises chez lui, ça, la chasseuse n'en doute pas, en revanche il n'a plus rien à se mettre sur le dos pour rentrer. Toutefois cela ne semble pas déranger l'agent d'interpole qui se met à rire et la seconde d'après, Roxane fait de même. Ce n'est pas tout les jours qu'un chinchilla bouffe la chemise de votre amant d'une nuit. Une histoire drôle qu'elle se fera un plaisir de raconter à Basile.

Aymeric consulte l'horloge d'un simple regard et la chasseuse fait de même. Il est encore tôt, suffisamment pour prendre une douche rapide et patrouiller un peu. Quoi que... après une telle soirée, elle a bien envie de se comporter comme une humaine banale. Elle va ramener son amant d'une nuit à la porte et s'endormir d'une traite dans le lit. Il annonce qu'il ne va pas tarder et Roxane opine de la tête, un sourire en coin.

— Et moi je vais rester ici, avec le destructeur de chemise.

Concernant l'aspect imprévisible de la soirée... elle ne peut que le remercier également. C'est d'ailleurs ce qu'elle s'apprête à faire lorsqu'il mentionne son envie de la revoir. Roxane est incapable de camoufler sa surprise, tout comme elle est incapable d'empêcher ses lèvres de s'étirer jusqu'aux oreilles.

— Moi aussi, surtout que je te dois une chemise à présent.

La blonde s'éclipse quelques secondes le temps de s'armer d'un stylos et revient auprès de lui. Espiègle, elle pose une main sur son torse, pour le plaisir de le toucher et de l'autre, elle lui écrit son numéro de téléphone sur l'épaule.

— Appelle-moi.

Roxane n'est pas de nature naïve. Elle ne croit ni aux princes charmants ni même aux amants d'une nuit qui rappellent. Mais cette fois-ci, c'est différent. Elle a envie d'y croire, elle désire elle aussi le revoir. Tant pis si ça se solde sur une désillusion mais au moins, pour une fois, elle croit en quelque chose. La chasseuse lui vole un baiser et tourne les talons pour se rendre dans la salle de bain.

— Tu connais la sortie.

Elle ne cherche pas à le virer mais il l'a dit lui-même, il ne va pas tarder. Roxane n'est pas douée pour les au revoir, que devait-elle faire? Continuer à sourire bêtement pendant qu'il se rhabille? Non! Elle préfère encore gagner du temps en se douchant pendant que lui, s'habille et parte. De toute façon, si il est vraiment sincère, ils seront amenés à se revoir. Alors pas la peine de s'attarder sur des adieux vains.