Simulacre (Lou)
Les news
Ré-ouverture du forum prévue le 02/06/2020. Un grand bravo à Coraline et Yue qui rejoignent l'équipe administrative. La temporalité du forum se passe en 2001. Mois en RP correspond au mois IRL.
Soutenir
Top-site 1
Top-site 2
Top-site 3
Top-site 4
Bazzart
PRD
Wanted
EN CONSTRUCTION. RP Libres à venir.
Membres à l'honneur
Ils se sont démarqués pour leur implication au sein du forum. Votes, bienvenues, réponse RP, flood intensif. Tout y passe. Ils sont devenus, ce mois-ci, les membres incontournables d'Hells Bells. Un grand bravo à XX et YY. (membres à l'honneur à venir).
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Simulacre (Lou)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
- Invité -
Invité

Simulacre (Lou) Empty
MessageSujet: Simulacre (Lou)  Simulacre (Lou) Time-m10Ven 15 Mar - 18:07


Inspiration sirupeuse. Exhalation grasse dans les écoutilles. La caboche dodine. Éréthisme. Les lippes s'écartèlent ; rictus goguenard. Le froufrou de la peau morte éveille la fièvre. Héroïne mortifère de l'esprit cancéreux. La tignasse mouillée, éparpillée sur l'asphalte, esquisse les pourtours d'une auréole déchue. Icône funeste d'une ancienne martyre. Le carmin barbouille l'épiderme diaphane ; masque redoutable de l'éternelle Peste. Les phalanges caresse le museau, cherchent l'appétence du gosier famélique. Une dernière impulsion pour le poitrail chétif. Une énième plainte pour le myocarde fébrile. Puis le néant. Le pantin se désarticule sur le bitume. Joyeux dessein du  bourreau drapé d'ébène. La bouche s'amourache de l'horreur qu'elle dépeint. Triste scène. La vie s'en est allée. Pas un seul bruissement d'aile dans le ciel sans étoile. Pas le moindre frémissement dans la rue bordée d'ombres. La gargouille renifle ; la panse pleine et le sang chaud. Courbée au dessus du baigneur sclérosé, elle contemple la poésie qui s'en émancipe. Douce mélancolie de la mortalité qui s'échappe et se glisse.

Oiseau sépulcrale. Silhouette méphistophélique. Le dragon imite les gestes qui ne lui appartiennent pas. L'échine tendue, l'hymen alangui ; il poursuit la jeunesse candide de ses mirettes incandescentes. Terrible tentation. Mystère de la femme-objet qui offre ses grâces sur l'autel du désir. Le rouge encore aux commissures, le corps s'affaisse, se terre dans l'obscurité latente. C'est l'intraitable attraction. La partie de chasse irrésistible. Le jeu pernicieux. Et cela vrombit dans l'infâme carcan. Cela anime quelques frémissements éhontés. Succube boulimique. Les effluves du corps convoité stimule la bête sous le derme. Calme. Les serres creusent la paume pour canaliser frénésie. Elles bêchent la chair immortelle. La carne pleure quelques larmes rougeâtres. Le nœud se relâche enfin.

La gorgone caresse le bidon plein de vitalité dérobée. Elle se félicite d'avoir nourrie l'Immondice sous la toilette impeccable. Ainsi, elle peut s'approcher de l'oisillon fasciné sans craindre la saignée. Virginale dans son étoffe crayeuse, voilà qu'elle se dévoile enfin au regard juvénile. Apparition chimérique de la femme-secrète que l'on idolâtre en songe. Familière mascarade. Les lèvres dessinent tendresse séraphique. Les cils battent le tempo silencieux d'une passion dévorante. C'est l'Ange, la Déité mystique qui s'éprend du pauvre damoiseau.

« Je craignais de ne pas t'apercevoir ce soir... »
Soupire licencieux. Le simulacre s'affirme enfin. Le timbre se fait suave, irréel. Le corsage frôle l'épine dorsale. L'appel se fait rude. Le démon se manifeste. Rire cristallin de l'enfant-diable. La carnassière ne laisse pas à l'esprit le temps d'appréhender le rêve qui se dissout enfin. Elle s'engouffre dans la brèche. Amie. Amante de quelques nuits hasardeuses.
« Me pardonneras-tu ? Mais je ne pouvais rester en retrait plus longtemps... »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
- Invité -
Invité

Simulacre (Lou) Empty
MessageSujet: Re: Simulacre (Lou)  Simulacre (Lou) Time-m10Lun 22 Avr - 16:45



Simulacre
Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne, Ô vase de tristesse, ô grande taciturne, Et t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis, Et que tu me parais, ornement de mes nuits, Plus ironiquement accumuler les lieues Qui séparent mes bras des immensités bleues. Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts, Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux, Et je chéris, ô bête implacable et cruelle ! Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle !  — Baudelaire
Son cours a beau être fini depuis presque une heure, Lou ne peut encore se résoudre à rejoindre son terrier. Ce soir — plus qu’à l‘accoutumé — il sent la solitude le bouffer et il n’est pas prêt à retrouver le silence aussi tôt. Alors, son carnet de croquis sur ses genoux, le bambin dessine frénétiquement, tantôt les traits d’un inconnu, tantôt les feuilles d’un buisson ou encore les bâtiments qui l’entourent ; c’est un exercice auquel il s’est déjà plié tant de fois, mais le plaisir reste inchangé. Il apprécie les bruits du campus, les voix des passants et se laisse parfois happé par les discussions dont il ne distingue que de minces bribes. Pourtant, il s’en contente bien assez pour s’inventer le reste, la suite, et pour s’imaginer la vie de ceux qu’il entend parler… Et puis, dans un coin de sa tête, la voix du petit garçon qu’il est resté chantonne, se moque peut-être, alors qu’il espère revoir, une fois encore, la chimère qu’il pense encore être le seul à admirer. Elle est si discrète, si mystérieuse que Lou s’est déjà demandé, bien souvent, s’il n’avait pas des visions. Après tout, c’est l’une des caractéristiques de son étrange condition…

Consciencieusement vissé sur son habituel banc, le nez plongé sur les pages noircies par son stylo, Lou a quitté les lignes droites d’un immeuble pour reproduire, du mieux qu’il peut, le souvenir encore vivace mais étrangement trop vague de cette femme dont il rêve parfois. Sa silhouette, il la connaît par cœur et n’a aucun mal à la poser sur papier, mais pour les traits de son visage en revanche, le gamin n’a pas grand chose à dessiner ; dans la pénombre où il la voit le plus souvent, il n’a su distinguer que la pâleur de sa peau, et son regard perçant auquel il ne rendrait définitivement pas justice, s’il s’essayait à le croquer.

Et, alors que la fraicheur de l’air se fraye un chemin contre la peau du jeune homme, il frissonne, soudainement conscient qu’on l’observe. Cette sensation qu’il ne connaît que trop bien présage bien souvent l’apparition de son mirage, l’échange silencieux qui se profile au détour d’un regard. Ce soir, pourtant, quand Lou relève les yeux, l’apparition est plus près qu’il ne l’anticipait, bien trop près d’ailleurs… Le gamin en perd son stylo, les yeux écarquiller devant cette femme, cette créature qui semble pouvoir parler. Il ne s’y attendait pas, il ne s’attend jamais au changement et ne l’apprécie d’ailleurs que très rarement. Cette proximité, cette voix qui s’élève change tout et l’Austen est perdu, ses habitudes s’émiettant sous ses yeux. D’une main fébrile, le jeune homme s’assure qu’il ne rêve pas ; c’est peut-être l’occasion de savoir une fois pour toute s’il ne rêve pas, à demi éveillé. Et, quand ses doigts effleurent l’étoffe d’un vêtement, Lou soupire, avant de rire doucement. Sa main se fait plus aventurière et vient toucher un bras, s’assurant que dans cette manche, l’inconnue est palpable. « Ce soir ? » Le gamin fronce les sourcils tout en reposant sa main sur le carnet qu’il referme. « J’ai cours tous les Jeu__» et puis, il se raisonne ; ce qu’il pense évident pour tout le monde ne l‘est par forcément, c’est ce que sa mère lui répète toujours. « Vous me cherchiez… » C’est loin d’être une question, même si au fond c’en est une. Lou ne comprend pas et ça le chiffonne, mais qu’importe Elle est là, devant lui. « Je vous pensais n’être que le fruit de mon imagination » - murmure-t-il, avant de lui offrir un sourire presque béat ; l’enfant rencontre l’Idole.

« Qui êtes-vous ? » - finit-il par demander. On lui a bien appris à ne pas parler aux inconnus… Pourtant cette femme, il a l’impression de la connaître depuis longtemps, si longtemps qu’il n’a pas peur, ou qu’il n’a pas cette boule d’angoisse qui lui tient les tripes quand il parle à quelqu’un. Il ne réfléchit plus trop, trop perdu dans son appréciation de cette femme qu’il rouvre son carnet et récupère son stylo. « Pourriez-vous poser pour moi ? J’ai toujours eu tant de mal à vous dessiner de mémoire et maintenant que vous êtes là, si près, je ne voudrais pas rater cette occasion… » Il n’attend pas, griffonne, le regard incisif et son sourire toujours collé aux lèvres. Et puis, il se reprend un peu, juste le temps de revenir sur ses mots. « Pourquoi vouliez-vous me voir ? » Sa curiosité s’étoffe légèrement de ses craintes habituelles. Il prie que ce ne soit pas une Observatrice de plus, envoyée pour le ‘dresser’, ou pour qu’elle ne veuille pas profiter de lui, de sa naïveté ou de sa gentillesse. Sa mère lui a déjà dit que les gens avaient parfois de mauvaises intentions… Mais en la regardant de nouveau, Lou n’a pas l’impression d’être en danger, non, et il n’a pas l’impression qu’elle soit foncièrement mauvaise… Alors il retourne à son dessin, fixé sur le regarde de cette Chimère qu’il réussira peut-être enfin à graver sur son papier, pour la postérité.
code by bat'phanie
Revenir en haut Aller en bas
 
Simulacre (Lou)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Hells Bells :: Saison 0-
Sauter vers: